Voici les six événements scientifiques qui ont le plus retenu l’attention du «National Geographic» en 2024

Plusieurs percées scientifiques ont marqué la dernière année, mais la recherche de la vie autour de Jupiter figure parmi les six événements qui ont le plus retenu l’attention en 2024, selon le National Geographic.
De la vie autour de Jupiter
Photo AFP
Les lunes de Jupiter, de Saturne et d’Uranus pourraient cacher de l’eau, condition essentielle pour la vie, et c’est l’une des six percées scientifiques de l’année selon le National Geographic.
«On soupçonne la présence d’eau depuis longtemps dans des objets lointains, mais dans notre propre système solaire, c’est assez nouveau et c’est une surprise», explique l’astrophysicien Robert Lamontagne.
Mais il précise que si la vie extraterrestre est désormais envisagée dans des fonds marins sur Europe, une des lunes de Jupiter qui posséderait encore plus d’eau que la planète Terre sous une couche de glace, il s’agira sans doute de formes rudimentaires. «On parle de bactéries capables de vivre dans des conditions extrêmes de très haute chaleur ou de grands froids.»
L’envoi de la sonde Europa Clipper, lancée par la NASA le 14 octobre dernier, a été planifié en fonction de ces nouvelles pistes de recherche de vie extraterrestre. Mais on n’aura pas de réponse avant 2030, quand le vaisseau aura franchi les 622 millions de kilomètres nous séparant de Jupiter…
Penser comme une mouche
La mouche à fruits a beaucoup à nous apprendre. Dès 1933, cet insecte a permis de mieux comprendre l’hérédité. Aujourd’hui, elle aide les neuroscientifiques à décrypter le cerveau. Crédit : Dennis Kunkel, National Geographic
Photo fournie par NATIONAL GEOGRAPHIC
La drosophile, ou mouche à fruits, est depuis près de 100 ans une des grandes vedettes de la science en raison de son cycle de vie très court et de ses similitudes avec les humains, avec qui elle partage 60% de ses gènes. Une équipe de l’Université Princeton, aux États-Unis, a cartographié le cerveau de cet insecte comptant 50 millions de synapses et 140 000 neurones. Une première qui pourrait nous en apprendre beaucoup sur la fabrication des pensées et des souvenirs.
1,5 degré: un échec
Selon le plus récent inventaire des émissions de gaz à effet de serre, le transport demeure le secteur le plus polluant au Québec.
Photo d’archives, Agence QMI
La limite symbolique du réchauffement climatique, l’augmentation de 1,5 degré de la température globale de la planète par comparaison à la période préindustrielle, aurait été franchie en 2024, selon un expert du GIEC. Consensus réalisé en 2015 dans le cadre de l’Accord de Paris signé par 196 pays, la limite à ne pas franchir visait à diminuer les effets des changements climatiques.
L’âge frappe à 44 et 60 ans
Le vieillissement ne serait pas un long fleuve tranquille. Un peu comme les poussées de croissance des enfants, il y aurait des « poussées de vieillissement » vers 44 et 60 ans. Photo d’archives.
Photo d’archives
Des chercheurs en génétique de l’Université Stanford, aux États-Unis, ont démontré que le vieillissement ne se faisait pas de façon constante au cours de la vie, mais par à-coups vers l’âge de 44 et 60 ans. Pas moins de 108 volontaires ont participé pendant sept ans à cette recherche consistant à étudier 135 000 différents molécules et microbes à des moments précis de la vie. Publiés dans Nature Aging, les résultats démontrent que la manière de lutter contre les infections se modifiait et que la gravité des problèmes cardiaques atteignait des sommets au milieu de la quarantaine et au début de la soixantaine, tant chez les hommes que chez les femmes.
Nous sommes des poussières d’étoiles
Les 121 g de roches rapportés par la sonde Osiris Rex étaient les premiers à revenir d’un astéroïde si lointain. Credit: NASA/Keegan Barber
Photo KEEGAN BARBER
L’étude d’une partie des 121 g d’échantillons de matière minérale rapportés par la NASA de l’astéroïde Bénou, une première historique, a tellement surpris les scientifiques qu’ils doivent récrire l’origine de notre système solaire. La présence d’acides aminés, notamment, révèle que d’anciennes étoiles ont peut-être mené à la naissance de notre Soleil. Cela alimente la thèse voulant que nous soyons entièrement composés de poussières d’étoiles, comme le croyait Hubert Reeves en référence à une affirmation de Carl Sagan.
Le Nobel à l’intelligence artificielle
Demis Hassabis (à gauche) et John Jumper (à droite), cofondateurs de Google DeepMind, ont obtenu le Nobel de chimie grâce à l’IA. Crédit : Google DeepMind
Photos fournies par GOOGLE et DEEPMIND
En attribuant le Nobel de chimie au Britannique Demis Hassabis et à l’Américain John Jumper, de Google DeepMind, la communauté scientifique a aussi honoré l’intelligence artificielle qui leur a permis de percer les secrets de l’origine de maladies comme la malaria et le Parkinson. C’est leur outil baptisé AlphaFold2 qui a analysé les 200 millions de protéines découvertes à ce jour. Un travail qui aurait été impossible «à la mitaine».