Visite de l’état-major du CH en Russie: «Ça démontre que l’équipe tient à lui» – Matheson

Ivan Demidov est à couteaux tirés avec le SKA de Saint-Pétersbourg. En raison de ses intentions de se joindre au Canadien dès la saison prochaine, son entraîneur, Roman Rotenberg, lui fait la vie dure.

Bien que le talent lui sorte par les oreilles et qu’il contribue activement aux succès de sa formation lorsqu’il se trouve sur la patinoire, Rotenberg lui fait réchauffer le banc plus souvent qu’à son tour.

Ça ne prend pas la tête à Papineau pour comprendre que le choix de premier tour du Canadien lors du dernier repêchage est victime de chantage. Les agissements de Rotenberg et de ses patrons sont aussi évidents que ceux d’un intimidateur dans une cour d’école.

Pour essayer de le sortir de la misère, Nick Bobrov, Kent Hughes et Vincent Lecavalier se sont rendus en Russie.

«Pour Ivan, ça démontre que l’équipe tient à lui et qu’il est un projet très important pour l’organisation, a lancé Mike Matheson, après l’entraînement de l’équipe. Savoir que les dirigeants de l’équipe le regardent et sont excités à l’idée de l’accueillir un jour, c’est certain que ça va lui donner confiance.»

Contre la grosse machine

Ça va également lui prouver qu’il n’est pas seul dans son monde. Il ne faut pas oublier que l’on parle d’un jeune homme qui vient tout juste de célébrer son 19^e anniversaire de naissance. À cet âge, on n’a pas nécessairement les outils pour affronter une grosse machine comme la KHL et ses dirigeants aux allures parfois louches.

C’est un fardeau qui peut devenir lourd à porter.

«C’est un de nos plus beaux espoirs. Et l’organisation vient tout juste de le repêcher. C’est normal que nos dirigeants se déplacent pour aller le voir», a indiqué Nick Suzuki.

Le capitaine n’a pas tort. Le Tricolore a fait la même chose avec Michael Hage, également un choix de premier tour lors du dernier repêchage, plus tôt cette saison. Idem pour Jacob Fowler.

Bien qu’il soit blessé, David Reinbacher demeure dans l’entourage du Canadien depuis le début de la campagne. Il participe aux réunions de l’équipe et aux séances vidéo.

Ça fait partie du mandat de s’occuper du développement de ses joueurs, de s’assurer de leur bien-être et de leur épanouissement. En sa qualité d’ancien agent de joueurs, Kent Hughes en connaît un bail sur la question.

Alors le fait que certains remettent en doute la pertinence de la visite des trois mousquetaires du Tricolore en Russie en temps de guerre lui passera assurément dix pieds par-dessus la tête.

La réaction et la réponse de Martin St-Louis à une question sur ce sujet l’ont très bien illustré.

«Je ne commenterai pas là-dessus», a-t-il sèchement répondu.

Attendu à bras ouverts

Cela dit, il serait surprenant que Hughes et Lecavalier ramènent l’ailier droit dans leurs valises. Mais que ce soit d’ici la fin de la saison ou, plus probablement, à compter de l’an prochain, ses futurs coéquipiers piaffent d’impatience à l’idée de lui ouvrir les portes du vestiaire.

«Je n’ai pas réellement pu regarder ses matchs, mais j’ai vu des faits saillants. Tout le monde parle grandement en bien de lui, a mentionné Suzuki. On est excité par la perspective d’accueillir un joueur de calibre aussi élevé. On verra quand ça arrivera, mais on a vraiment hâte de le voir.»

«On est toujours prêt à accueillir ce genre de joueurs, a soutenu Matheson, en prenant toutefois soin d’apporter une mise en garde. Ce sera important de lui faire comprendre que le sort de l’équipe ne repose pas seulement sur ses épaules.»

Une discussion que Hughes, Lecavalier, Bobrov et Jeff Gorton auront sûrement avec lui une fois qu’ils auront réussi à le sortir du trou.