Un lock-out déclenché au port de Montréal
Faute d’entente avec les débardeurs du SCFP, l’Association des employeurs maritimes (AEM) a déclenché, dimanche soir, un lock-out au port de Montréal.
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En déposant son offre finale globale, jeudi dernier, l’AEM a prévenu le syndicat des débardeurs «qu’à défaut d’une entente sur l’offre soumise, et en raison de ses agissements, seuls les services essentiels et les activités qui ne sont pas reliées au débardage se poursuivront au port de Montréal à compter du dimanche 10 novembre à 21h».
Or, les membres du syndicat des débardeurs – SCFP, section locale 375 ont rejeté à 99,7% l’offre de l’AEM lors d’un vote secret tenu en assemblée générale dimanche matin.
«L’offre hostile a été rejetée parce que l’employeur a refusé de négocier. Rien dans l’offre ne reflète les demandes du syndicat. Si l’AEM avait respecté les processus de la négociation collective, on aurait trouvé des solutions et on aurait évité un conflit au port de Montréal», a indiqué Michel Murray, conseiller syndical au SCFP, par voie de communiqué.
L’AEM a pour sa part déploré le résultat du vote tenu par le syndicat des débardeurs et précisé qu’elle «n’a d’autres choix que de décréter le lock-out».
«Dans ce contexte, l’AEM réitère sa demande au ministre du Travail, Steven MacKinnon, d’intervenir pour dénouer l’impasse le plus rapidement possible», a déclaré l’association par voie de communiqué.
L’offre finale déposée par l’Association des employeurs maritimes proposait, selon elle, une augmentation salariale de 3 % par année pour 4 ans et de 3,5 % pour les deux années subséquentes, incluant une rétroaction depuis le début de 2024.
«Au terme du contrat de travail, la rémunération globale moyenne d’un débardeur au port de Montréal serait de plus de 200 000 $ par année», a souligné l’association.
Les débardeurs sont sans convention collective depuis le 31 décembre 2023.
Répercussions économiques
Le lock-out pourrait avoir d’importantes répercussions.
«Les impacts économiques sont évalués à 90 millions de dollars pour le Québec par jour de grève», indique la vice-présidente des affaires publiques de l’association Manufacturiers et exportateurs du Québec, Julie White.
«On est très inquiets», ajoute-t-elle. «Selon le port, ça peut prendre jusqu’à sept jours par journée de conflit comme ça [pour rattraper le temps perdu]. Non seulement ce sont des impacts économiques, mais c’est aussi des délais supplémentaires.»
Un lock-out est également en cours depuis une semaine du côté du port de Vancouver.
Si l’arrêt de travail forcé se concrétise également au port de Montréal, l’économie canadienne en serait grandement affectée.