Trump: il ne faut jamais gaspiller une crise

Je vous retrouve, chers lecteurs, après un mois sans écrans ni internet ou presque. Une purge hautement salutaire.
Éteignez vos gadgets électroniques et c’est le monde qui s’allume, disait je ne sais plus qui.
Je reviens et, forcément, il n’y a qu’un sujet: Trump, Trump, Trump.
Après 15 jours, vous faites une indigestion? Imaginez quatre ans.
Réveil
On s’entend, une guerre commerciale déclenchée contre le Canada ne ferait que des perdants: les Américains paieraient aussi plus cher les nombreux produits canadiens ou ceux qui contiennent des produits canadiens qu’ils consomment.
On verra ce que l’avenir réserve, mais le Canada n’a pas le choix que d’être ferme.
Les intimidateurs n’arrêtent pas tant qu’on ne leur tient pas tête, même si on récolte un œil au beurre noir et un saignement de nez.
Trump est-il pour autant irrationnel? Pas si vous regardez sa feuille de route commerciale.
Menacer, frapper, créer du désordre, pousser, pousser encore jusqu’à ce que l’autre se dise: «Bon, qu’est-ce que je pourrais donner à ce fou furieux qui le calmerait?»
C’est sa méthode depuis des décennies.
Plus largement, le plus inquiétant, c’est que Trump semble déterminé, tel un caudillo latino-américain, à saper les fondements de la république américaine pour y installer un régime autoritaire.
Voyez les purges massives dans l’appareil fédéral en cours et les pardons accordés aux assaillants du Capitole.
Évidemment, nos atouts pour riposter sont limités: retirer les vins américains des tablettes de la SAQ et demander aux snowbirds de changer leurs habitudes, on en conviendra, c’est fort peu.
Subventionner encore plus nos entreprises? Certainement pas.
Il ne faut jamais gaspiller une crise, dit-on.
Une crise, c’est une occasion de se remettre en question, comme le gars qui se met au sport et mange mieux après un infarctus.
La vérité, c’est que nous sommes devenus paresseux.
L’effondrement du camp soviétique, puis les traités de libre-échange nous ont fait croire à une mondialisation heureuse.
La faiblesse du dollar canadien facilitait nos ventes à l’étranger. Pourquoi alors se soucier de faire mieux?
On a laissé nos usines partir ou être achetées par des étrangers.
On se disait naïvement qu’une perte chez nous était compensée par un gain québécois ailleurs.
Notre stratégie économique se limitait à subventionner des étrangers pour qu’ils viennent chez nous.
Forcément, ça coûte cher, d’où nos impôts très élevés et nos déficits monstrueux.
Forcément, plus l’État intervient, plus il y a de la paperasse, plus il y a de contrôles, plus il y a de fonctionnaires.
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On a repoussé à plus tard, toujours à plus tard, les efforts pour être plus compétitifs, plus performants, mieux éduqués.
La proximité des États-Unis, la facilité de faire affaire avec eux, notre vieille amitié nous ont fait mettre tous nos œufs dans leur panier.
Il aurait fallu nous diversifier et trouver d’autres alliés. Mais les voyages de Trudeau à l’étranger n’ont rapporté que des moqueries.
L’ouragan Trump doit devenir une occasion à saisir pour faire autrement.