«Tout ça va chuter»: les États-Unis de Trump vont devenir «plus faibles» à cause de leurs tarifs, prédit Mark Carney pendant que Trump joue au golf

Pendant que Donald Trump tente de battre son record au golf après avoir imposé des tarifs au monde entier, Mark Carney dit que les États-Unis se sont tiré dans le pied et qu’ils vont en payer le prix avant longtemps.
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Les tarifs de 25% imposés aux pièces et aux voitures de l’étranger vont particulièrement heurter de plein fouet l’industrie automobile américaine, selon lui.
«Soyons très clairs: les Américains se font mal à eux-mêmes: ils font mal à GM, ils font mal à Ford, ils font mal aux travailleurs américains», a lancé M. Carney lors d’un événement de campagne à Oakville en Ontario.
Les indices boursiers des constructeurs américains dégringolent depuis le «Liberation Day» de M. Trump, mercredi.
Mais au-delà des voitures, les tarifs présumés «réciproques» de la Maison-Blanche s’appliquent à toutes les importations.
D’ailleurs, ces droits de douane doivent entrer en vigueur aujourd’hui, alors que le président Trump passe la fin de semaine au Trump International Golf Club en Floride.
Cette déclaration de guerre à la globalisation des marchés n’augure rien de bon pour l’économie mondiale, mais les Américains vont y goûter tout autant, sinon plus que le reste du monde.
«Les États-Unis se font mal à eux-mêmes avec ces tarifs. Ça va prendre du temps avant que cela prenne effet, comme cela a pris du temps pour les effets du Brexit sur l’économie du Royaume-Uni», a déclaré M. Carney, qui fut gouverneur de la Banque d’Angleterre de 2013 à 2020 pendant la crise du Brexit.
«J’ai déjà joué dans ce film. Je sais exactement ce qui va se passer, et c’est ça qui va se passer chez eux: les Américains vont devenir plus faibles», a déclaré le chef libéral.
Que ce soit pour la construction ou l’achat de véhicules aux États-Unis, comme pour leur activité économique ou leur marché de l’emploi, «tout ça va chuter», a dit Mark Carney.
Ce dernier a d’ailleurs esquissé un sourire lorsqu’un journaliste lui a fait remarquer que le président Trump avait l’habitude de déchirer ses propres ententes. «Je n’ai pas peur de Donald Trump», a-t-il dit.
Le constructeur General Motors (GM), qui a perdu près de 9% de sa valeur en bourse, a augmenté ses capacités de production dans une usine en Indiana où sont construits les Chevrolet Silverado.
Le Silverado est un modèle qui à lui seul permet de faire rouler une usine de 3000 employés à Oshawa, dans le sud de l’Ontario.
Mark Carney a dit ne pas vouloir «minimiser» la situation: des jours difficiles attendent le Canada.