Sundance et le Québec: une histoire d’amour

La nouvelle version de Deux femmes en or de Chloé Robichaud, avec Karine Gonthier-Hyndman et Laurence Leboeuf, est en compétition au festival de Sundance. Et le Québec n’est jamais en reste dans cet événement culturel créé par Robert Redford.
Film fort attendu et qui prendra l’affiche le 30 mai prochain, la version modernisée du film culte Deux femmes en or a été présentée à Sundance, Karine Gonthier-Hyndman (Florence) et Laurence Leboeuf y incarnant Florence et Violette, après Monique Mercure (son personnage de Fernande a été renommé) et Louise Turcot. Dans les pages de Variety, Chloé Robichaud a souligné que «de se réapproprier le désir féminin est devenu ma porte d’entrée, explorer la manière dont on présente deux femmes qui se réapproprient leur désir».
La réalisatrice québécoise Chloé Robichaud
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Dans cette démarche post-#MoiAussi, la réalisatrice de Sarah préfère la course et dont le Deux femmes en or fait partie des 87 longs métrages sélectionnés à Sundance, a mentionné: «Je suis très attachée au cinéma québécois. J’habite au Québec, c’est ma maison, là où grandissent mes enfants, et je n’ai aucune envie de déménager. Cependant, je ressens le besoin d’élargir mes horizons. J’écrirai mon prochain film en anglais, car j’ai envie de relever de nouveaux défis et de rencontrer de nouveaux collaborateurs artistiques. Sortir de votre zone de confort peut vous secouer de manière positive.»
«Alors oui, j’ai envie d’élargir mes horizons, mais je serai toujours fière de me qualifier de cinéaste québécoise et de cinéaste canadienne. Je suis très fière du cinéma québécois. Idéalement, comme Denis Villeneuve, si je fais des films à l’étranger, j’aimerais revenir les tourner chez moi avec nos équipes d’ici. C’est le rêve.»
Cette année, Chloé Robichaud n’est pas la seule Québécoise à Park City, dans l’Utah. Théodore Pellerin a également fait le voyage, et l’acteur des séries Franklin et Becoming Karl Lagerfeld, qui vient tout juste de terminer le tournage de Lurker, premier long métrage d’Alex Russell, participait à une discussion dans le cadre de Cinema Café: Fresh Faces.
Sr. Premil, Marcus Boereau, Rolaphton Mercure, Bruno Mourral, Jasmuel Andri, Anabel Lopez et Manfred Marcelin lors de la première du film «Kidnapping Inc.» au festival de Sundance, le 22 janvier dernier.
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Et c’est sans compter deux autres coproductions. The Things You Kill, également en compétition, d’Alireza Khatami, ainsi que Kidnapping Inc., de Bruno Mourral, présenté lors du 20e Festival International du Film Black et qui sort en salle le 7 février prochain.
Une longue histoire…
Festival créé en 1978 pour donner la parole aux cinéastes indépendants, américains comme étrangers, Sundance est également devenu un lieu de prédilection pour les cinéastes et artisans de chez nous.
Ainsi, en 2022, Monia Chokri y avait présenté son Babysitter, adapté par Catherine Léger (qui signe également le scénario de Deux femmes en or) de sa pièce éponyme.
«J’aime les comédies, cela est une manière intéressante d’aborder des sujets difficiles. Le rire aide les gens à s’ouvrir et à réfléchir», avait-elle commenté dans les pages de The Hollywood Reporter.
Qui dit Monia Chokri pense forcément à Xavier Dolan. Si le cinéaste est un habitué du Festival de Cannes (tout comme son amie d’ailleurs), il a aussi présenté l’une de ses œuvres à Sundance la même année. Il s’agissait de sa série La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé, intitulée The Night Logan Woke Up, en version anglaise.
Et parfois, aussi, Sundance est synonyme de nomination aux Oscars. Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau, y avait été présenté hors compétition et avait été nommé dans la catégorie du meilleur film étranger en 2012.
«Parfois, je dois me pincer parce que je me lève le matin en me disant que je fais un métier incroyable et que j’en vis», avait dit le cinéaste à la publication Filmmaker Magazine.
PS – Et ce ne sont pas les seuls cinéastes à avoir vu leurs œuvres être présentées à Sundance. Le profil Amina, de Sophie Deraspe, Turbo Kid, de François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell, Chorus, de François Delisle, ainsi que Bestiaire, de Denis Côté, en plus de plusieurs films de l’ONF y ont été projetés.