Ski acrobatique: «Un week-end incroyable» – Michel Hamelin

SAINT-CÔME | Deux victoires de son roi, Mikaël Kingsbury. Sa Maïa Schwinghammer sur un nuage. La sortie de sa coquille de son jeune talent, Julien Viel. Quatre médailles, dont trois d’or, à Val Saint-Côme. L’entraîneur de la formation canadienne, Michel Hamelin, pouvait difficilement demander mieux ce week-end.

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«J’avais dit jeudi après-midi que ma gang avait faim», a lâché avec fierté le vieux routier de l’équipe de ski acrobatique, au bas de la piste samedi soir, au moment du couronnement de Kingsbury sur le podium.

«J’avais dit que quelques-uns n’avaient pas fait ce qu’ils auraient dû faire cette saison, a-t-il enchaîné. Des fois, le coach a beau y croire, mais la gang doit skier.»

Et c’est ce qu’elle a fait. Les meilleurs ont répondu à l’appel et d’autres, de la relève, ont créé de belles surprises. Notamment Laurianne Desmarais-Gilbert avec une 14^e place en simple et une 16^e en duel, et Joey Dubuc qui a battu le médaillé olympique japonais Ikuma Horishima, pour finalement terminer 10^e en duel.

Au total, au terme des deux courses, sa troupe a réalisé six tops 10 et 14 tops 20 dans la difficile piste de Saint-Côme.

«J’ai vu Maïa finalement s’épanouir et Julien skier exactement comme il sait le faire en plus de pousser Mikaël. Et j’ai vu Mikaël faire exactement la descente qu’il sait faire quand ça compte. Ça fait chaud au cœur», a résumé Hamelin, tout sourire et… gelé!

L’allume-feu

À bien y repenser, c’est Schwinghammer qui a attisé le feu de l’équipe, vendredi soir, en signant sa première si convoitée sur le circuit de la Coupe du monde. «Mik» et «Jules» ont enflammé le spectacle déjà bien nourri par leur coéquipière.

«En ayant vu plusieurs vagues de coéquipiers passer dans sa carrière, Mikaël recommence à voir des membres de sa gang avec lui sur le podium. Il ne veut pas être le seul à y monter. Il est fier de sa gang, de voir que Maïa a gagné avant sa descente. Mik s’allume seul normalement. Mais là, c’était plus facile à cause des résultats de l’équipe», a expliqué Hamelin au terme d’un week-end qu’il a qualifié d’«incroyable».

Schwinghammer lui a aussi démontré qu’elle appartient désormais à l’élite. Non seulement beaucoup plus constante cette saison, elle a su gérer la pression en simple, vendredi. Installée dans le siège de la meneuse pour la première fois en se pointant en superfinale, elle a assuré avec brio.

Une expérience enrichissante

«La pression est grande dans cette situation. Tu dois vraiment la vivre, car elle fait partie des choses importantes à avoir expérimenté en arrivant aux Jeux olympiques. Que ce soit avec une réussite ou un échec. Vendredi, elle a réussi sa descente. Ça me fait chaud au cœur.»

Vingt-quatre heures après sa victoire, la skieuse de Saskatoon n’était pas redescendue de son nuage. «C’est tout un feeling. C’est incroyable. Quand je me suis couchée après avoir mangé mes biscuits vendredi soir, j’avais peine à y croire», a relaté la sympathique athlète de 23 ans.

Quant à Viel, il s’est dit hyper fier de son week-end dans Lanaudière. Abonné au top 10 depuis le début de la saison, il a repoussé ses limites.

«Il est talentueux sans bon sens, a plaidé Hamelin. Je lui répétais sans cesse que s’il faisait juste se fier à ses sensations, il continuerait à terminer autour de la 10^e place. Je lui ai répété souvent de mettre un peu plus les gaz et y aller un peu plus gros.»