Sauvetage d’un enfant: «Je ne pouvais pas le voir partir»
L’adrénaline ressentie il y a deux ans par une adolescente lorsqu’elle a sauvé un enfant de la noyade à Saint-Elzéar, en Beauce, la pousse maintenant à vouloir faire carrière dans un métier «pour aider les gens».
En avril 2022, Ariel Cliche, qui n’avait que 13 ans, s’amusait avec son chien Duster dans un parc à proximité de chez elle lorsque ce dernier a brusquement arrêté de jouer. Elle était loin de se douter que sa vie allait basculer.
Retirant ses écouteurs, la jeune fille a alors entendu des cris d’enfants en direction de la rivière Savoie, dont le niveau de l’eau était hors norme après la fonte des glaces et plusieurs jours de pluie consécutifs.
Le niveau de la rivière Savoie avait déjà fortement baissé quelques jours après l’événement.
CAPTURE D’ÉCRAN / TVA NOUVELLES / AGENCE QMI
«Il y avait un petit garçon de 6 ou 7 ans qui était tombé dans l’eau et qui tentait de s’accrocher à une branche. Je ne pouvais pas le voir partir, j’aurais été traumatisée le reste de ma vie», confie l’adolescente, rencontrée par Le Journal.
Attachant rapidement son chien à un arbre, elle a grimpé sur une branche qui pendait au-dessus de la rivière pour agripper le capuchon du garçon et le ramener en lieu sûr.
«J’aurais pu mourir»
Même si la branche sur laquelle elle se trouvait a finalement cédé sous leur poids, l’adolescente est parvenue, malgré le fort courant, à tirer l’enfant complètement frigorifié sur la rive.
«Avant de partir chez lui en courant avec les autres jeunes, le petit m’a dit: “Tu m’as sauvé la vie. J’aurais pu mourir!”», se rappelle Ariel Cliche, aujourd’hui âgée de 15 ans.
Une clôture a été installée près de la rivière depuis, pour éviter d’autres drames.
Photo Jérémy Bernier
La mère de la bonne samaritaine, Nancy Lachance, a écrit une publication sur les réseaux sociaux dans les jours suivants, pour s’assurer que l’enfant se portait bien. C’est à ce moment que la nouvelle a fait le tour de la région.
Si bien que dans l’année qui a suivi, des clôtures ont été installées par la municipalité de Saint-Elzéar pour réduire l’accessibilité à la rivière.
«On est vraiment fiers d’elle. Ça montre qu’on lui a inculqué de belles valeurs», lance Mme Lachance.
Plusieurs honneurs
Depuis, l’adolescente a reçu pas moins de sept décorations de la part du gouvernement, d’organismes, de municipalités ou de la Sûreté du Québec pour son geste de bravoure.
En septembre dernier, elle a d’ailleurs eu l’honneur de recevoir la médaille du civisme du gouvernement du Québec. Elle est ainsi devenue la plus jeune récipiendaire de cette distinction depuis sa création, en 1977.
Nancy Lachance est particulièrement fière de sa fille et de toutes les distinctions qu’elle a reçues depuis son acte de bravoure.
Photo Jérémy Bernier
«Avant, je voulais travailler dans l’esthétisme. Mais depuis cet événement, tout a changé. Je veux faire un métier qui viendra en aide aux gens, avoir un impact dans leur vie», lance Ariel Cliche.
En février prochain, elle s’envolera d’ailleurs pour le Guatemala lors d’un voyage d’aide humanitaire organisé par son école.
