Salon international du livre de Québec: le phénomène Alex A., créateur de la bande dessinée «L’Agent Jean», attire les jeunes lecteurs

Parmi les 25 bandes dessinées les plus vendues au Québec, en 2024, sept sont signées Alex A. Étonnant? Attendez, ce n’est rien. En 2018, le père de l’agent secret Jean en comptait 18 dans le top 25, dont les 14 premières positions.

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Au total, plus de 1,7 million d’exemplaires des albums de sa série ultrapopulaire L’Agent Jean ont été vendus depuis 2011.

Il arrive même que les aventures de son attachant agent secret devancent des icônes de la bande dessinée comme Astérix ou Dragon Ball dans les palmarès des ventes au Québec.

Alex A., qui a toujours rêvé de devenir bédéiste, s’en émerveille.

«C’est fou. Dans les fêtes d’enfants, ils font des gâteaux en agent Jean ou, à l’Halloween, le jeune est déguisé en agent Jean. Parmi tous les personnages qui existent – ils peuvent être des Ninja Turtles ou Batman –, ils choisissent ça. Ça veut dire que dans leur tête, L’Agent Jean existe à la même place. Ça me touche beaucoup», dit-il.

Dédicaces recherchées

«C’est un phénomène», dit le directeur général du Festival Québec BD, Thomas-Louis Côté. «Les jeunes adorent et ils en redemandent.»

Ses séances de dédicaces sont toujours parmi les plus courues, comme c’était le cas vendredi au Salon international du livre de Québec. Elles sont si populaires que lorsque Le Journal a contacté sa maison d’édition pour prévoir une entrevue, on nous a fortement suggéré de ne pas la faire au kiosque de Presses Aventure.

Il aurait été trop sollicité par ses admirateurs, comme William Sauvé, qui possède tous ses livres et qui a été parmi les premiers chanceux à faire signer sa BD.

«Ses dessins sont simples. Il n’y a pas trop d’action, pas trop de sang ou de violence. Ses livres sont originaux et normaux», a répondu le garçon, tout souriant, quand on lui a demandé pourquoi il aime Alex A.

Il n’écrit pas pour les jeunes

Paradoxalement, Alex A. estime que son succès auprès des jeunes découle du fait qu’il n’écrit pas expressément pour eux.

«C’est un peu le secret. Quand tu es jeune, tu aimes les affaires qui ne sont pas pour ton âge. C’est ce que tu trouves le plus cool. De leur côté, les adultes me disent qu’ils trouvent ça super drôle quand ils le lisent avec leurs jeunes, mais c’est pour tout le monde.»

Alex A. dit faire attention de ne pas se couper certains publics. «Je ne fais pas blagues déplacées, super trash, ou de la grosse violence, parce que je sais que ça ne rentrera pas dans les écoles. Un public sera automatiquement éliminé. D’un autre côté, je ne veux pas faire quelque chose d’édulcoré, de trop gentil.»

Peu médiatisé

Malgré ses millions de livres vendus, Alex A. demeure une figure méconnue du star system littéraire québécois. Rarement vous le verrez à la télé, dans les journaux ou les magazines.

«Il n’a jamais fait Tout le monde en parle. C’est un succès de cour d’école», signale Thomas-Louis Côté.

Les auteurs jeunesse, ne peut que constater le principal intéressé, passent sous le radar des médias.

«J’ai tellement un beau succès que ça ne me dérange pas de ne pas être plus présent dans les médias, mais parfois, je me dis que ce serait cool… un peu de visibilité.»