Retrait chaotique des États-Unis d’Afghanistan: les républicains au Congrès fustigent Blinken

En plein bouleversement en Syrie, les républicains au Congrès se sont consacrés mercredi à mettre sur le gril le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, pour le retrait chaotique des États-Unis d’Afghanistan, que le président élu Donald Trump a dénoncé avec force.
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Le secrétaire d’État a été auditionné par la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, mettant fin à une longue empoignade entre les républicains et le département d’État sur le témoignage du plus haut diplomate américain, accusé d’ignorer les nombreuses convocations de la commission.
Les républicains, Donald Trump en tête, dénoncent régulièrement le retrait chaotique des Américains d’Afghanistan en août 2021, ensanglanté notamment par un attentat-suicide à l’aéroport de Kaboul ayant tué 13 soldats américains.
L’audition, qui a été interrompue à de brèves reprises par des manifestants contre la guerre dans la bande de Gaza, intervient alors que M. Blinken se rend dans la journée en Jordanie pour y évoquer les développements en Syrie après la chute de Bachar al-Assad.
Une élue démocrate, Kathy Manning, a suggéré que «ce serait une bien meilleure utilisation de notre temps de parler de ce sujet (la Syrie) aujourd’hui» plutôt que des évènements d’il y a trois ans.
Le président républicain de la commission, Michael McCaul, a lui fustigé M. Blinken, le sommant de prendre «la responsabilité de ce retrait désastreux» d’Afghanistan.
«Cet événement catastrophique a marqué le début du fiasco d’une politique étrangère qui a mis le feu au monde», a-t-il dénoncé.
S’adressant à des proches de victimes de l’attentat présents dans la salle, M. Blinken a dit «regretter profondément que nous n’ayons pas fait plus pour les protéger», tout en rappelant que la décision du retrait remontait au président de l’époque, Donald Trump.
Les États-Unis ont signé en février 2020, au Qatar, l’accord de Doha qui avait ouvert la voie au retrait des troupes américaines d’Afghanistan et au retour, dans la foulée, des talibans au pouvoir, cette fois sous le mandat du démocrate Joe Biden.
«Dans la mesure où le président Biden a été confronté à un choix, il s’agissait de mettre fin à la guerre ou de l’intensifier», a répliqué M. Blinken, alors qu’un élu républicain accusait l’administration Biden d’avoir du «sang sur les mains».
Le président de la commission a annoncé lors de l’audition que le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, sera lui aussi auditionné le 17 décembre à ce sujet, qui a été largement politisé dans le contexte de l’élection présidentielle remportée par Donald Trump face à la vice-présidente Kamala Harris.