Parlez-vous le kannada?

C’est pas tout le monde qui a eu le mémo que le Canada a deux langues officielles.
Le français? Whatsdat? Kessé ça? Quossadonne?
Ô KANNADA, TERRE DE NOS AÏEUX
L’année 2025 vient à peine de commencer qu’on se fait déjà rappeler que le français est piétiné au pays.
Vous avez vu que Chandra Arya, le premier candidat déclaré à la chefferie du Parti libéral, ne parle pas un mot de français? Non seulement ça, mais le gars qui veut devenir premier ministre du Canada affirme que les Canadiens s’en foutent des langues officielles, que ce qui les intéresse, c’est l’accès à la propriété et à l’argent qui reste dans leurs poches. Et le pire, c’est qu’il a raison! Depuis que Justin Trudeau a nommé Mary Simon au poste de gouverneur général, il a envoyé le message très clair à tout le monde: «Parler français n’est pas un critère essentiel pour obtenir des postes importants dans ce pays».
Vous pouvez obtenir une job payée 351 600$ par année avec l’argent des contribuables sans parler un mot de français. Et vous allez même vous faire payer des cours de français par les contribuables pour faire semblant de vous intéresser au français et vous n’aurez aucune conséquence si un an plus tard vous ne baragouinez pas le français. C’est pas beau, ça?
La semaine dernière, à QUB radio au 99,5 FM, mon collègue Benoit Dutrizac a reçu monsieur Chandra Arya en entrevue.
Le candidat libéral a baragouiné «bonjour» de peine et de misère et après, toute l’entrevue s’est faite en anglais. Le pire, c’est que monsieur Arya parle anglais comme une vache espagnole. Arya, qui est d’origine indienne, a déclaré fièrement à Benoit que lui, sa langue maternelle, c’est le kannada. Oui, oui, c’est vraiment une langue parlée en Inde, comme l’hindi, le bengali, le télougou ou le marathi. Selon Wikipédia, «c’est la langue officielle du Karnataka, l’un des quatre États du sud de l’Inde».
Avouez qu’on ne peut pas imaginer plus belle image de ce qu’est devenu le Canada: un gars qui n’est pas capable de dire «je m’appelle Chandra» dans une des deux langues officielles du pays qu’il veut diriger, mais qui parle une langue nommée le kannada, parlée par 50 millions de personnes en Inde.
Vous vous souvenez, en décembre 2023, quand l’hymne national canadien avait été chanté en pendjabi et en anglais avant le match des Jets à Winnipeg? En pendjabi et en anglais, mais pas en français! Alors que le Ô Canada a été écrit en français en 1880 par Adolphe-Basile Routhier et seulement traduit en anglais en 1906!
I’M A FROG
Chaque fois que je parle de la cause du français dans mes chroniques ici, dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, vous êtes très nombreux à réagir. Même chose quand je me lance dans de vibrants plaidoyers pour la survie du français à QUB ou dans des interventions à LCN ou ailleurs.
Mais vient un moment où j’aimerais bien que vous passiez à l’action. Si le français vous tient autant à cœur, pouvez-vous me dire ce qu’on fait encore dans ce pays-là, le Canada, où parler kannada est plus important que parler français?