Mes cinq ans au Guide de l’auto
Les anniversaires sont généralement un bon moment pour regarder dans le rétroviseur et se remémorer certains souvenirs. Je suis arrivé au Guide de l’auto en tant que rédacteur en chef du livre en novembre 2019. Cela fait donc une demi-décennie que j’ai le privilège de travailler pour l’ouvrage automobile préféré des Québécois.
J’ai profité de ce prétexte pour me replonger dans mes archives et sélectionner les essais routiers ou les reportages qui m’ont vraiment marqué ces cinq dernières années. Bonne lecture!
La Manic
En arrivant du Guide de l’auto, j’ai immédiatement eu envie de travailler sur la Manic GT. En lisant quelques articles à droite et à gauche, j’ai trouvé l’histoire fascinante et j’ai voulu réaliser un dossier complet dans le Guide de l’auto 2021. Ce reportage m’a permis de rencontrer des personnes très intéressantes et d’en apprendre énormément sur la voiture et le contexte dans lequel elle a été conçue. Le dossier a été publié dans le Guide 2021, mais vous pouvez aussi le retrouver en cliquant ici.
Pour compléter le tout, j’avais aussi proposé de filmer les entrevues qui étaient programmées pour le livre. Au départ, il était prévu de faire une vidéo d’une quinzaine de minutes sur notre site web. Finalement, ce matériel vidéo sera utilisé pour produire un documentaire de 52 minutes qui est toujours disponible sur la plateforme Illico+.
Le documentaire La Manic est disponible ici.
Un coup de foudre pour l’Alpine A110
La première Alpine A110, petite sportive dotée d’une carrosserie en fibre de verre, avait beaucoup inspiré Jacques About le fondateur de Manic Automobiles. Profitant d’un passage en France, j’avais demandé au Groupe Renault d’essayer la voiture, afin de conclure le dossier Manic sur une note plus actuelle. J’ai donc pu conduire la nouvelle A110 durant une journée, et ça a été un véritable coup de cœur!
Que ce soit son agilité, la précision de la direction ou la tenue de route efficace, j’ai vraiment adoré cette voiture. Dommage qu’elle ne soit pas disponible chez nous, car vu le succès rencontré par les Porsche 718, il y aurait probablement des acheteurs québécois intéressés par ce modèle…mais pas assez de monde pour justifier une importation d’envergure en Amérique du Nord avec tous les coûts que cela implique. Dommage…
L’essai routier de l’Alpine A110 est disponible ici.
À la poursuite de Gilles Villeneuve
L’année suivant le documentaire sur la Manic GT, je cherchais un autre sujet automobile fort qui soit relié à la culture québécoise. Et pour moi, l’histoire de Gilles Villeneuve était un incontournable. J’ai donc commencé à travailler sur un projet en deux parties. La première, c’est l’histoire de Gilles lorsqu’il était encore au Québec que j’avais intitulé « Les années Berthier ». Je me suis penché sur les véhicules qu’il possédait, à quoi ressemblait son quotidien, etc. Ce dossier était destiné au Guide de l’auto 2022.
Dans un second temps, je souhaitais faire un balado racontant toute son histoire avec nos collègues de QUB Radio. Le projet a aussi été validé, et j’ai été détaché à la radio durant deux mois pour finaliser ce projet. La série compte huit épisodes (avec un bonus à la fin), et si vous ne l’avez pas encore écouté n’hésitez pas à le faire. Je pense que vous apprendrez certainement des choses sur le pilote québécois le plus célèbre du monde.
La série balado À la poursuite de Gilles Villeneuve est disponible ici.
Les premières fois
Lorsque la Covid-19 est arrivée, la presse automobile s’est arrêtée, comme tout le reste d’ailleurs. Il était donc difficile de conduire des véhicules et de vous proposer des essais routiers. Nous avons donc eu l’idée de vous raconter notre première fois au volant et l’essai de notre première voiture. Toute la rédaction s’est prêtée au jeu et je pense que c’était un contenu divertissant qui permettait aux lecteurs de penser à autre chose lorsque tout le monde était confiné.
Du fait de mes origines françaises, la première fois que j’ai pris le volant d’une voiture, c’était une Opel Kadett (la Passeport Optima ici) lorsque j’avais 10 ans. Et ma première voiture était l’équivalent de la Toyota Echo mais chez Renault, une Twingo de 2001.
Une Trabant à Berlin
La dernière fois que je suis allé à Berlin, c’était pour conduire le BMW iX M60. Mais comme la deuxième journée d’essai se terminait à midi, j’avais le temps d’aller faire un tour dans la ville avant de reprendre mon avion le lendemain. J’en ai profité pour faire le célèbre Trabi Safari, une activité où l’on peut conduire une Trabant en passant devant divers points d’intérêt. J’avais opté pour une version familiale bleue. Rationnellement ce n’est pas une bonne voiture, sa tenue de route était était vraiment mauvaise, tout comme sa qualité de finition. Mais j’ai pris un plaisir fou derrière le volant de la P601, et si vous passez par Berlin ou Dresde en Allemagne, je vous recommande vraiment ce safari automobile!
L’essai de la Trabant P601 est disponible ici.
Mon premier Guide de l’auto
En plus du Guide de l’auto normal, j’ai aussi eu l’opportunité d’écrire Mon premier Guide de l’auto en 2023. Il s’agit d’un ouvrage destiné aux enfants, afin de leur expliquer plein de choses à propos de l’automobile. J’y ai inclus des articles techniques qui vulgarisent le fonctionnement des moteurs, des freins ou des suspensions, mais aussi du sport automobile (F1, Rallye, Endurance, NASCAR, etc.). Je me suis aussi inspiré du lexique français/anglais qu’avait fait Jacques Duval en 1967 en l’adaptant à notre époque. Je pense qu’il est important de connaître les termes automobiles en français dès le plus jeune âge.
Le livre a été très bien reçu à sa sortie et les parents comme les enfants ont été nombreux à venir m’en parler au Salon de l’auto ou au Salon du livre. Il y a même des enseignants et des intervenants en milieu scolaire qui m’ont dit qu’ils pensaient que ce livre permettrait d’aider les enfants qui lisent peu à s’initier à la lecture. J’ignore si c’est le cas, mais si je contribue à donner le goût de lire à des enfants, il n’y a rien qui puisse me faire plus plaisir!
Mon premier Guide de l’auto est disponible ici.
La Porsche 911 sous toutes ses formes
Avec le dossier que j’ai consacré aux 60 ans de la Porsche 911 dans le Guide de l’auto 2024, j’ai eu le privilège de conduire toutes les générations de la voiture, sauf la toute première à empattement court. J’ai trouvé toutes les 911 plaisantes à conduire et intéressantes à bien des égards. Mais pour moi il y a deux modèles qui sortent vraiment du lot.
D’abord, il y a la 993 Turbo, qui est aussi la dernière à recevoir un moteur refroidi par air forcé. J’ai pu conduire une Turbo et une Turbo S, et dans les deux cas j’ai adoré ces voitures. Cette génération du modèle conserve une certaine rusticité héritée des premières 911, tout en affichant des performances et des capacités dynamiques de très haut niveau. Si j’avais les moyens de me l’offrir, il ne fait aucun doute qu’il y en aurait une dans mon garage!
La seconde, que je n’aurais probablement jamais les moyens de m’acheter, c’est la Porsche 911 2.7 RS. J’ai eu l’immense privilège de conduire une version Touring de 1973, et ça a été un véritable coup de foudre. Quand on prend le volant d’une voiture mythique plusieurs décennies après sa sortie, il arrive que l’on soit déçu par le comportement routier ou la puissance du moteur, qui ont pris quelques rides avec les années. Rien de tout cela au volant de la RS, qui fait partie des véhicules qui m’ont donné le plus d’émotions. J’avais un peu peur d’une voiture difficile à prendre en main, piégeuse du train arrière et avec un moteur creux à bas régime. C’est tout le contraire que j’ai découvert. Le flat-6 est plaisant à utiliser, bien rempli à bas régime et la voiture est beaucoup plus facile à prendre en main qu’une Porsche 930 par exemple.
Les essais de la Porsche 911 sont disponibles ici.
La Renault 4 de Terre des Hommes
En discutant avec un confrère lors d’un salon, j’ai appris qu’il restait une Renault 4 Plein Air au Parc Jean Drapeau. Cette dernière avait été utilisée lors de l’exposition Terre des Hommes pour transporter des gens ou du matériel. Pour diverses raisons, il n’était pas possible de sortir du parc, mais je garde un souvenir ému d’avoir pu conduire ce morceau d’histoire. Et puis, vu la faible puissance du moteur et l’aspect peu sécuritaire de la voiture, je ne sais pas si j’aurais vraiment apprécié de me faire frôler par des gros camions sur le Pont Jacques Cartier ou l’Autoroute 132!
L’essai de la Renault 4 Plein Air est disponible ici.
Foudroyé par la Taycan Turbo GT
Le hasard a fait que j’ai pu conduire la Porsche Taycan Turbo GT à deux reprises. Une version classique en Allemagne, et la redoutable Weissach sur le circuit de Monteblanco en Espagne. Cette berline est pour moi la voiture ultime lorsqu’on parle de sportive à batterie. Ses accélérations incroyables, sa mise en vitesse délirante et son châssis affûté m’ont vraiment impressionné. Ses capacités dynamiques m’ont laissé sans voix sur la piste, tandis que sa vélocité sur l’Autobahn laisse sur place à peu près tout ce qui roule.
L’essai de la Porsche Taycan Turbo GT est disponible ici.
L’essai de la Porsche Taycan Turbo GT Weissach est disponible ici.
Les fruits défendus
Lorsque je rentre voir ma famille et mes amis en France, j’essaie toujours de conduire des véhicules que nous n’avons pas ici. Mais des modèles « cool » histoire d’apporter un contenu un peu différent sur notre site. Parmi les modèles essayés ces dernières années, il y en a quatre qui sortent du lot.
La première, c’est la Toyota GR Yaris. Je l’ai conduite alors que Toyota n’avait pas encore lancé la GR Corolla chez nous. Et je dois dire que j’ai pris beaucoup de plaisir avec cette sous-compacte vitaminée. Mis à part son habitacle étriqué et sa visibilité perfectible, j’ai aimé tout le reste!
Le second, c’est le Ford Puma ST. Un petit VUS à tendance sportive qui était vendu en Europe alors que nous n’avions que l’EcoSport à nous mettre sous la dent. J’avais trouvé le Puma beaucoup plus intéressant à conduire et plus pratique grâce à son habitacle mieux pensé. Malheureusement il n’a jamais fait le voyage jusque chez nous.
Le troisième est aussi un VUS, mais qui est complètement à l’opposé du Puma. Il s’agit du Suzuki Jimny à deux portes. Avec le retrait du constructeur japonais de notre marché, il n’y a évidemment aucun espoir de le voir arriver au Québec. Et c’est bien dommage car ce « mini-wrangler » plairait sans doute à bon nombre d’acheteurs québécois. Ses performances étaient moyennes avec seulement 105 chevaux sous le capot, mais son côté simple et ses solutions techniques éprouvées intéresseraient sans doute les acheteurs qui n’ont aucune attirance pour la haute technologie.
Enfin, la dernière voiture qui m’a marqué est une petite puce électrique qui se destine à la ville : la Dacia Spring. Il s’agit d’une citadine basique, qui propose juste l’essentiel. Des vitres et des rétroviseurs électriques, l’air climatisé et Apple CarPlay. Mais au final, a-t-on réellement besoin de plus dans une voiture bon marché? Si son format est trop petit pour l’Amérique du Nord, je persiste à croire qu’une petite citadine, simpe, pas trop équipée mais construite intelligemment pourrait connaître un certain succès chez nous.
L’essai de la Toyota GR Yaris est disponible ici.
L’essai du Ford Puma ST est disponible ici.
L’essai du Suzuki Jimny est disponible ici.
L’essai de la Dacia Spring est disponible ici.
Et maintenant? Après cette petite rétrospective, il est déjà temps de penser à l’après puisque le prochain Guide de l’auto sera le 60ème. Nous allons donc souligner cette étape importante avec des contenus exclusifs, afin de fêter cet anniversaire comme il se doit!
À voir aussi : la bande annonce du documentaire La Manic