Les premières grosses quilles de 2025

Après une petite pause des Fêtes, Les Méchants Raisins sont de retour. Et en pleine forme ! Nadia et moi (avec quelques rares incursions de l’ami Mathieu qui continue de nous accompagner en arrière-scène) avons hâte de vous livrer nos commentaires sur les meilleures bouteilles du moment tout en prenant soin de vous mettre en garde quant à certains vins. D’ailleurs, si vous prenez soin de faire le tour des principaux médias au Québec, vous remarquerez que Les Méchants Raisins sont désormais les seuls critiques à commenter et à noter les vins que nous dégustons. Les seuls à vous donner l’heure juste. Parce que – comme aimait le souligner notre Méchant Raisin émérite, Claude Langlois – nous écrivons d’abord et avant tout pour vous, chers lecteurs. Et non pour les producteurs, les agences qui les représentent ou la SAQ (que nous aimons, évidemment).
À nouveau cette année, nous ferons l’effort de vous présenter dans les pages papier du Journal les meilleurs rapports qualité/prix à moins de 20$ sur le marché. Et vous pourrez continuer de retrouver sur les plateformes numériques du Journal les grands vins – forcément un peu plus chers – qui nous font vibrer. Il me reste à vous souhaiter un excellent millésime 2025.
Et n’oubliez pas : buvez moins, buvez mieux.
G.D. Varja, Luigi Baudana Dragon 2023, Langhe, Italie
24,60 $ – Code SAQ
– 13 %
Un rare blanc qui nous vient des Langhe, région phare du Piémont. Il s’agit d’un assemblage assez hétéroclite de chardonnay, de sauvignon, de nascetta (un cépage autochtone répandu dans la région) et de riesling. Ne vous fiez pas à la fiche sur SAQ.com : le vin est parfaitement sec et plutôt léger en alcool. C’est surtout frais, vif, juste assez ample avec des parfums délicats de zeste de citron, de mandarine, de fleur blanche, de melon et une touche herbacée. Digeste et raffiné, c’est le parfait candidat pour l’apéro ou pour accompagner poissons et fruits de mer. Vin labélisé «
» témoignant d’une production durable.
★★★ $$ 1⁄2
Heimann, Kadarka 2023, Szekszárd, Hongrie
24,95 $ – Code SAQ
– 12,5 % – Bio
Rien de mieux que commencer l’année en sortant des sentiers battus. On connaît malheureusement trop peu les vins hongrois au Québec. Il y en a un peu plus d’une vingtaine à la SAQ, y compris l’illustre
, un vin liquoreux pouvant vieillir très longtemps. Mais oubliez tout ça. On est ici en présence d’un rouge original et délicieux fait à partir de gamza, un cépage ancestral lié à la région des Balkans que l’on retrouve sous le nom de kadarka en Hongrie. Il se présente sous une robe au rouge clair offrant des tonalités agréables de cerise, de framboise sauvage et d’épices douces. Léger et gouleyant en bouche, il fait penser, par sa souplesse et sa fraîcheur, à un beaujolais ou un pinot noir. Un rouge facile qu’on servira assez frais avec les restes de tourtière, un plateau de terrines et charcuteries, ou mieux encore, cet été, en apéro, sur le bord de la piscine.
★★ 1⁄2 $$ 1⁄2
Alvaro Palacios, Camins de Priorat 2022, Priorat, Espagne
34,25 $ – Code SAQ
– 14,5 %
Álvaro Palacios vient de la Bodega Palacios Remondo, une famille de producteurs de vins bien établie dans la région de La Rioja. Mais plutôt que de reprendre les rênes du domaine familial, le vigneron s’est lancé à l’aventure dans deux autres régions : le Priorat, près de Barcelone et plus récemment, avec son neveu, dans le Bierzo, plus à l’ouest dans la région du Léon, pas très loin du Portugal. Il a littéralement propulsé le Priorat dans le firmament des grandes régions vinicoles de la planète où il produit l’emblématique
, un puissant vin à base de grenache, considéré comme l’un des meilleurs du monde et vendu à plus de 1000 $ à la SAQ. Or, ses vins d’entrée de gamme sont aussi d’excellent niveau, en témoigne cette cuvée dite Camins. Le 2022 fait état d’un vin aux fruité mûr, assez costaud, mais séduisant et équilibré. On y sent les fruits à noyau (prune, cerise) avec, en bouche, une belle texture dense, presque veloutée et des tanins présents, mais sans rudesse. Une belle introduction qui fera merveille avec les viandes grillées, tajines d’agneau ou gratins d’aubergine et tomates.
★★★ $$$
Brash Higgins, ZBO Zibibbo 2022, McLaren Valée, Australie
33,25 $ – Code SAQ
– 13 % – Nature
On termine avec un ovni, un vin blanc australien à base de zibibbo, également connu sous le nom de muscat d’Alexandrie, un cépage qui se distingue par ses arômes floraux et son fruité intense. Bien adapté à la région chaude et ensoleillée de la McLaren Valée, le vigneron effectue une longue macération pelliculaire, ne filtre pas le vin et n’ajoute aucun produit de synthèse. Ça donne une robe dorée lumineuse assez trouble qui s’apparente presque au vin orange. Les parfums au nez sont effectivement très intenses avec des notes de zeste de lime, de verveine, de levure, de jasmin et de miel. En bouche, c’est tout aussi énergique avec une acidité vive, une amertume marquée et une finale surprenante, voire intrigante, à la fois structurelle et bien parfumée. Un vin singulier qui plaira aux amateurs avertis de vins naturels, mais qui risque de rebuter le commun des mortels. Sans doute intéressant à marier avec la cuisine indienne (curry), tapas et autres mezze d’inspiration méditerranéenne. J’ai également commenté
l’an dernier.
★★★1⁄2 $$$ (pour les amateurs de vins naturels)
★★ $$$ (pour le commun des mortels)
Légende
★ Correct
★★ Bon
★★★ Très bon
★★★★ Excellent
★★★★★ Exceptionnel
Plus d’étoiles que de dollars: vaut largement son prix.
Autant d’étoiles que de dollars: vaut son prix.
Moins d’étoiles que de dollars: le vin est cher.