Les Alouettes ont obtenu le résultat qu’ils méritaient
Tout était en place pour une belle journée de football, samedi, au stade Percival-Molson. Le beau temps était au rendez-vous. Le 13e joueur des Alouettes faisait du bruit en masse pour déranger l’attaque des Argonauts. L’ambiance était électrique. Mais les quelque 23 000 spectateurs présents sont retournés à la maison déçus. La Coupe Grey ne reviendra pas à Montréal cette année.
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Une scène survenue à la fin du match résumait bien la défaite des Alouettes dans cette finale de l’Est. Au son du dernier coup de sifflet de l’arbitre, le demi défensif Kabion Ento a lancé son casque durement au sol. C’était comme s’il disait: «Mais qu’est-ce qu’on a fait là?»
Quelques instants plus tard, l’ailier défensif Jordan Domineck imitait son coéquipier. Il s’est ensuite assis au beau milieu du terrain, l’air de se demander ce qui avait bien pu se passer.
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
La réponse est que les Alouettes n’ont pas assez bien joué pour gagner. Oui, ils ont été dans le match jusqu’à la fin. Oui, ils auraient pu s’en sortir par miracle. Mais la victoire n’était pas dans les astres.
Manque de finition
Les Argonauts n’ont pas disputé un match extraordinaire. Mais les Alouettes étaient chancelants. Leur jeu n’était pas à point. Ils étaient plutôt brouillons. Pour reprendre une expression anglaise que l’on aime bien utiliser chez nous, ils n’étaient pas sharp.
Les troupiers de Jason Maas ont été irréguliers et combien erratiques. Ils ont échappé quatre ballons qui ont été recouverts par les Argonauts à chaque fois. Cody Fajardo a vu deux de ses passes interceptées, dont une a résulté en un touché pour les Torontois.
Les unités spéciales ont, pour leur part, accordé un touché sur un retour de botté de 71 verges.
Fajardo a dit les choses telles qu’elles sont après la rencontre.
«On ne peut pas commettre autant de revirements dans un match éliminatoire et espérer gagner», a-t-il avoué d’emblée dans un racoin sombre du vétuste stade.
Quant à lui, Jason Maas préférait dire que ce match servirait de leçon à son équipe plutôt que parler d’une défaite.
«Je n’aime pas le terme “perdre”. Je trouve qu’on apprend, a-t-il dit.
«Nous sommes venus près de l’emporter, mais il faut accepter le résultat. Ce match devrait nous aider l’an prochain. Quand on mettra l’emphase sur la protection du ballon, nos joueurs vont s’en souvenir.»
Saison quand même positive
Malgré cette fin de saison en queue de poisson, les Alouettes ont bien fait cette année. Ils ont bien servi les amateurs.
L’équipe a entrepris la campagne avec la même erre d’aller qui l’avait menée à la Coupe Grey l’an dernier. En remportant leurs cinq premiers matchs, elle a réalisé une série de 13 victoires consécutives.
Ce n’est pas rien.
On a aussi découvert des choses positives en cours de route. On a fait la connaissance d’un jeune quart, Davis Alexander, qui s’est révélé un excellent remplaçant en l’absence de Fajardo.
Le secondeur québécois Geoffrey Cantin-Arku s’est affirmé à sa première saison, réussissant 33 plaqués défensifs, 5 sacs du quart, 5 plaqués sur les unités spéciales et 1 interception.
Le joueur qui a manqué le plus à l’équipe a été le receveur de passes Tyson Philpot, victime d’une blessure au pied lors du neuvième match du calendrier régulier. Il comptait déjà 58 attrapés pour des gains de 772 verges et 5 touchés.
On a beau dire qu’il faut composer avec les blessures, mais un joueur de la trempe de Philpot ne se remplace pas facilement.
Pour ce qui est des Argos, ils n’ont pas gagné exactement le gros lot. Les Blue Bombers de Winnipeg, leurs adversaires dans le match de la Coupe Grey dimanche prochain, en seront à leur cinquième présence consécutive en grande finale du football canadien.
Sans leur quart régulier Chad Kelly, ils feraient mieux d’apporter une cargaison de lampions à Vancouver.