L’entraîneuse de la Victoire perd patience avec les médias

La Victoire de Montréal a déjà connu de meilleurs moments et l’entraîneuse-cheffe Kori Cheverie avait la mèche courte, mardi soir, au terme d’un revers de 1 à 0 face aux Sirens de New York.
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Les meneuses au classement (avec une courte avance de trois points sur les Sceptres de Toronto) ont été blanchies par la dernière équipe de la Ligue professionnelle de hockey féminin, s’inclinant pour une quatrième fois en cinq sorties, lors desquelles elles n’ont inscrit que six buts.
Difficile de marquer quand on n’obtient pas beaucoup de lancers. Face aux Sirens, la bande de Marie-Philip Poulin n’a testé la gardienne adverse qu’à 16 reprises, soit une fois de moins que mercredi dernier dans un gain de 4 à 1 au Minnesota.
Il est donc normal que les journalistes s’interrogent à savoir s’il y a des aspects qui inquiètent la coach de la Victoire alors qu’il ne restera que trois parties au retour du Championnat du monde, présenté du 9 au 20 avril en Tchéquie et auquel participeront 11 joueuses du club montréalais.
«Nous avons besoin de buts, mais vous auriez pu poser la question directement, plutôt que de tourner autour du pot. Nous devons marquer, ce n’est pas un secret ni une surprise», a répondu Cheverie, quelque peu impatiente après avoir entamé son point de presse sereinement.
Lina Ljungblom (à droite) tente de déjouer Ella Shelton.
Photo fournie par la LPHF, Arianne Bergeron
Frustration
Son ton a toutefois monté d’un cran quand une collègue lui a demandé si elle pensait avoir assez de temps au retour du Mondial pour trouver des solutions afin de ne pas se retrouver dans la même situation que lors des dernières éliminatoires. Montréal avait alors perdu trois matchs en prolongation face à Boston. L’équipe n’avait touché la cible qu’en quatre occasions.
«J’ai l’impression que vous m’avez posé cette question 3-4 fois au cours des deux dernières semaines», a laissé tomber Cheverie.
«Dans le vestiaire, on a célébré plusieurs points positifs. Je crois que nous devons nous concentrer sur ça au lieu d’être tout le temps négatif», a-t-elle ajouté, visiblement irritée.
La coach a rappelé qu’elle avait apprécié le travail de la gardienne Elaine Chuli (30 arrêts), du désavantage numérique (parfait en trois punitions) et même du jeu de puissance (0 en 2), qui n’a pourtant pas profité d’une supériorité complète. Elle a aussi précisé que personne n’avait tapé sur la tête de Jennifer Gardiner après qu’elle a raté un filet ouvert en fin de rencontre.
«Est-ce que je hais perdre? À 100%. C’est comme ça que je me sens présentement. Mais je suis si fière de cette équipe. J’espère que, quand les filles arriveront devant vous, vous allez célébrer des points positifs.»
Erin Ambrose
Photo Martin Chevalier
«Difficile mentalement»
Même si ce n’est pas le boulot des journalistes de «célébrer» des performances manquant de mordant, personne n’a rabaissé Erin Ambrose ou Kristin O’Neill lorsqu’elles se sont présentées devant les médias.
Avouant que la Victoire avait provoqué trop de revirements face à New York, Ambrose a reconnu que c’était «le travail» des médias de poser des questions.
«Nous aimerions toujours gagner en temps réglementaire, disputer des périodes parfaites, mais c’est ça, le hockey. Je préfère que l’inconstance survienne maintenant que plus tard en séries», a analysé avec sagesse la défenseure, précisant qu’il n’est pas mauvais de faire face à l’adversité à ce moment-ci de la saison.
Même si la Victoire a affronté une équipe désespérée, qui luttait pour sa survie, c’est «difficile mentalement» pour O’Neill, qui n’a enfilé qu’un but en 27 duels.
«On reste confiantes dans ce vestiaire», a assuré l’attaquante, qui espère certainement connaître un aussi bon Mondial que celui de l’an dernier afin de revenir revigorée à Montréal.