Le PQ pourrait tirer la plogue sur Santé Québec
L’agence Santé Québec pourrait ne pas survivre à un éventuel gouvernement du Parti Québécois, a avancé Paul St-Pierre Plamondon.
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Le chef péquiste a été questionné sur la pertinence de l’agence mise en place par la CAQ. Il a rencontré les médias en ouverture du conseil national de son parti, qui se tient à Victoriaville, et dont la santé est justement le principal thème.
«Ce qui m’inquiète avec Santé Québec, c’est qu’on est en train de [lui] donner toutes les basses œuvres, toutes les décisions difficiles», a évoqué PSPP. Il fait référence aux coupures «de 1 milliard $, peut-être 1,5 milliard $» que la nouvelle PDG, Geneviève Biron, veut imposer au réseau. «On s’en lave les mains, on n’a pas de réponse à donner, parce que c’est Santé Québec.»
«Tout est sur la table»
Quand on lui demande s’il a l’intention de mettre fin au projet d’agence, il répond que «tout est sur la table de notre côté».
«Observons à quoi sert Santé Québec pour prendre une décision par rapport à cette structure-là. Mais si ça sert de paravent pour des coupures sans que le ministre n’ait à répondre d’une décision qui est à proprement dites politiques, je demeure à être convaincu. Je ne suis pas convaincu.»
Audit financier
Par ailleurs, une des propositions d’un des exécutifs régionaux du PQ était «que le conseil national mandate la commission politique d’étudier la possibilité de mettre en place un audit financier externe complet du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et de l’Agence de Santé Québec.»
La commission politique a émis un avis défavorable, puisqu’il existe déjà des mécanismes pour s’assurer d’une reddition de compte en santé, a expliqué le critique en santé, Joël Arseneau. Selon lui, la création d’une agence ne permet pas la même reddition de comptes quotidienne que lorsque la santé est entièrement sous la coupe du ministre.
Déprescription et santé préventive
Par ailleurs, le PQ veut s’attaquer à la surprescription de médicaments. «Au Québec, près de 8 % des enfants et jeunes adultes sont médicamentés pour traiter le trouble du déficit de l’attention. C’est près du double de la moyenne canadienne», a déploré M. St-Pierre Plamondon, qui pointe aussi que le Québec est le plus grand consommateur de médicaments utilisés pour traiter la santé mentale au Canada. Cette situation n’est bonne ni pour la santé ni pour les finances du Québec, dit-il. Il vise à doter le Québec d’un plan pour la «déprescription».
«On veut un plan global sur comment on vise la santé comme État», a aussi avancé le chef du PQ, qui prône un «changement de mentalité» qui ferait davantage de place à la prévention en matière de santé et d’habitudes de vie.