«Le conservatisme au Québec, ce n’est pas d’être antiavortement»: des jeunes veulent déconstruire les préjugés sur la droite
Les jeunes Québécois se tournent de plus en plus vers la droite et le Parti conservateur du Canada, mais ce n’est pas le signe que cette génération est moins progressiste, affirment deux militants qui souhaitent déconstruire les préjugés envers leurs opinions politiques.
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En entrevue à l’émission Le Bilan, les deux cofondateurs du mouvement Génération Ambition ont voulu expliquer leur vision et pourquoi celle-ci est partagée par un nombre grandissant de jeunes.
«Je m’intéresse beaucoup aux problèmes qu’on a en ce moment, entre autres l’accès à la propriété. J’ai l’impression que la droite peut proposer des solutions un peu pour aider ça. Puis moi, ça va m’aider plus tard éventuellement, ça va aider ma génération», indique Éloïse Coulombe.
Celle-ci estime que le Parti conservateur peut notamment aider à régler une crise sociale telle que celle du logement, en enlevant des normes afin d’accélérer la construction d’immeubles.
«Être à droite, c’est aussi avoir des valeurs qui se rapprochent beaucoup de la liberté, de la responsabilité individuelle, de l’autonomie, de décentraliser également, de rapetisser la taille de l’État. Moi, c’est ça que je vois quand je pense à la droite. C’est surtout plus de libertés individuelles», précise-t-elle.
Son collègue Joey Aubé, pour sa part, rappelle que sa génération a vécu sous beaucoup de gouvernements interventionnistes, sociaux-démocrates et progressistes. Selon lui, ceux-ci ont contribué à l’inflation et à l’explosion des prix en immobilier.
«Notre génération est la première de l’histoire de l’humanité, dans le monde occidental, à être plus pauvre que la génération de nos parents. J’ai moins de moyens financiers, économiques, et pas uniquement juste pour avoir simplement plus d’argent, mais simplement en termes d’opportunités, en termes d’accès à la propriété, en termes aussi de créer différents projets et de climat social, et quoi que ce soit, que mon père l’a fait dans les années 90, d’ailleurs, quand il avait le même âge que moi aujourd’hui», mentionne M. Aubé.
«Je pense que beaucoup de jeunes d’aujourd’hui, des hommes et des femmes également, ont moins espoir en l’avenir et se demandent également pourquoi cette situation-là arrive. Ils regardent en arrière d’eux, ils se rendent compte que c’étaient majoritairement des gouvernements très étatistes, très dépensiers, très [prompts] à subventionner beaucoup d’aspects de nos vies, et se disent, finalement, peut-être qu’une autre approche serait davantage préférable», ajoute-t-il.
Les jeunes femmes sont en général moins séduites par la droite et le Parti conservateur que leurs homologues masculins, notamment en raison des craintes de recul des droits des femmes.
«Le conservatisme au Québec, ce n’est pas d’être antiavortement, ce n’est pas d’être antiprogrès. En fait, c’est d’être pour les libertés, en fait. C’est d’aimer la liberté, c’est d’aimer remettre aussi la confiance dans les gens. Donc, ce n’est pas de dire: “Vous n’aurez plus le droit d’avoir accès à l’avortement”. Bien au contraire, c’est dire aux gens qu’ils vont avoir le droit de décider. C’est aussi ça, le conservatisme. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de préjugés par rapport à ça, c’est mal perçu. Au Québec, ce n’est vraiment pas ça», soutient Éloïse Coulombe.
Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.