La menace de Donald Trump fait déjà mal aux entreprises du Québec

En annonçant des tarifs douaniers de 25% sur l’ensemble des produits en provenance du Canada, Donald Trump a déjà fait mal à certaines entreprises québécoises et ouvre la porte à d’importantes répercussions sur l’économie de la province, estime la présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec, Véronique Proulx.

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Celle-ci a expliqué que les impacts de cette menace se feraient d’abord sentir sur l’investissement.

«Les entreprises qui ont un pied de chaque côté de la frontière, c’est-à-dire qui ont des usines au Québec, par exemple, et aux États-Unis, si les tarifs devaient s’appliquer, nécessairement, elles vont choisir d’investir du côté américain, dans leurs usines américaines, parce qu’elles vont vouloir maintenir leur accès au marché. Il ne faut pas oublier que le Québec, le Canada, c’est un tout petit marché», a indiqué M^me Proulx. 

D’autre part, avec 75% des exportations québécoises qui sont dirigées vers le marché américain, l’économie de la province en prendrait pour son rhume.

«On parle d’entreprises dans le secteur de l’aérospatial, dans le secteur du pétrole, l’aluminium, ce sont les principaux secteurs d’exportation. Mais il faut aussi penser à nos PME dans les portes et fenêtres qui sont sur la rive sud de Montréal ou en Beauce, par exemple. Ces entreprises-là, quand elles vont vouloir exporter à partir du Québec, elles ne seront plus compétitives avec 25% de tarifs», souligne Véronique Proulx.

Et même avec des tarifs moindres, par exemple de l’ordre de 10%, les impacts seraient majeurs.

«À 10 %, on a certaines entreprises qui sont peut-être capables de l’absorber, on a d’autres entreprises qui vont investir pour augmenter leur productivité, leur compétitivité pour que quand ils arrivent aux États-Unis, le prix soit alléchant. Mais dans les industries où la demande et l’offre sont équivalentes entre ce que l’on exporte et les besoins des Américains, nécessairement, on va perdre au change», clame M^me Proulx.

«C’est clair que ça va avoir un effet direct sur notre PIB», ajoute-t-elle. 

Et les impacts se sont déjà ressentir au Québec. Plusieurs chambres de commerce ont déjà interpellé leur fédération pour faire part de leurs préoccupations.

«Ça génère beaucoup d’inquiétudes, et l’inquiétude, c’est mauvais pour l’investissement. On le sait, les entreprises veulent de la prévisibilité. Et là, il y a beaucoup d’imprévisibilité», explique M^me Proulx. 

Que doit faire le Canada?

La PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec ne voit pas d’un bon œil l’idée du chef conservateur Pierre Poilievre de répliquer avec des tarifs douaniers sur les produits en provenance des États-Unis.

«Ce qu’on veut éviter à tout prix, c’est une guerre de tarifs», affirme-t-elle.

Lors du premier mandat de Donald Trump, celui-ci avait imposé des tarifs de 10% sur l’aluminium et de 25% sur l’acier provenant du Canada. Le Canada avait riposté avec des tarifs à l’importation.

«Nos petites moyennes entreprises québécoises qui s’approvisionnaient des États-Unis en acier et en aluminium devaient payer des tarifs. Donc ce sont elles qui ont été les grandes perdantes. Puis ultimement, c’est toujours le consommateur qui paye la note», mentionne Véronique Proulx. 

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.