«Kiss my ass»: quand Donald Trump dit à la planète d’aller se faire foutre

Mardi soir, Donald Trump s’est vanté que les pays étrangers voulaient tous lui «embrasser le cul» («kissing my ass», dans la version originale).
J’avoue que j’ai presque honte d’écrire ça noir sur blanc… mais c’est bel et bien ce qu’il a dit. Et il faut savoir où il était quand il l’a sorti.
C’était lors du grand gala des donateurs républicains. Son parti. Le gratin du GOP était réuni pour la première fois depuis l’élection – une occasion de célébrer sa victoire et, bien sûr, de sortir encore plus de chèques pour le parti.
La honte
Cela fait des années qu’on répète que Trump dépasse les bornes, et pourtant, il revient toujours le lendemain avec un autre baroud d’honneur.
Cette fois, ce n’est pas seulement la vulgarité qui choque, mais le contexte: il a balancé ça en pleine crise, provoquée par la plus grosse bourde économique de l’histoire moderne.
Mardi soir, Trump se vantait de ses tarifs douaniers. À ses yeux, c’était une décision brillante.
Il a enchaîné avec une tirade décousue de 90 min. En l’écoutant, on réalise qu’avec l’âge, son penchant chronique pour le mensonge et l’égocentrisme atteint des sommets inquiétants.
Recul dans le désordre
Trump a l’habitude de lancer des idées folles, de se rendre compte qu’il a foiré, de faire marche arrière et… de proclamer la victoire!
C’est exactement ce qu’il a fait au lendemain de cette soirée hallucinante.
Mercredi, Trump a envoyé quelques-uns de ses pantins afin d’annoncer une «pause» de 90 jours pour ses fameux tarifs. Ce recul a suffi à faire bondir les marchés boursiers, qui ont effacé des pertes historiques.
Trump a causé l’écrasement des marchés. Et le voilà qui se pavane, tentant de faire croire que ce recul faisait partie du plan depuis le début. Foutaises et balivernes, évidemment.
De plus en plus déconnecté
Et c’est bien ça, le problème. Tant qu’il croit à ses propres mensonges, il passe à autre chose comme si de rien n’était.
Un menteur pathologique finit par croire ses propres histoires. Trump ment depuis si longtemps, sur tout, qu’il ne distingue plus la réalité de ses lubies.
Voici un petit lexique pour comprendre la dernière grossièreté de Trump.
Dans son discours, il utilise l’expression «kissing my ass» comme on dirait «me lécher les bottes» – une façon imagée de dire que les autres pays lui sont soumis.
Voici exactement ce qu’il a dit: «Countries are calling us up, begging for deals. They’re all kissing my ass.»
Pour ce ti-coune du Bronx, c’était la victoire ultime. Il se vantait de sa grandeur devant ses riches donateurs, espérant les impressionner.
À noter que «kiss my ass» peut aussi se traduire en français par un bon vieux «va te faire foutre».
Mardi soir, Donald Trump a dit à la planète entière d’aller se faire foutre.
Et mercredi, il a dû reculer face à une idée folle qui était en train de saccager l’économie mondiale.
Mais même là, il continuait de dire: kiss my ass.