Grand Prix du Japon: ça ne passe pas avec Max Verstappen

Ce Grand Prix du Japon s’est joué en une fraction de seconde à Suzuka. La scène: la sortie de la ligne des puits. Les acteurs: le meneur Max Verstappen et son plus proche poursuivant, Lando Norris. Qu’on le veuille ou non, qu’on aime «Mad Max» ou non, il avait la priorité sur Norris, qui a décidé de pousser la limite en allant jusqu’à rouler sur la pelouse.
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L’intraitable quadruple champion du monde a été fidèle à lui-même. Il n’a pas laissé un pouce au gentilhomme britannique à bord de sa McLaren. Pourquoi l’aurait-il fait dans une sortie de ligne des puits serrée?
Détenteur de la pole position et menant la course de main de maître à bord d’une bagnole compliquée à piloter, pas question d’accorder ne serait-ce qu’une petite chance au meneur au classement du championnat des pilotes. Une victoire lui permettait de grimper à 61 points et accuser un petit point de retard sur Norris.
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Alors, retour à cette scène survenue au 22e tour. Après un arrêt de 3,3 secondes tout juste derrière la voiture orangée, qui passait aux pneus à gomme durs devant lui, Verstappen s’est pleinement réengagé sur la voie «rapide» des puits. Il a devancé la McLaren de Norris d’un museau, alors que ce dernier n’avait pas encore traversé la ligne de la voie après un arrêt de 2,3 secondes. La Red Bull avait donc la priorité.
Pas de remords
Norris a tout de même poussé sa chance en voulant rouler côte à côte avec le meneur en plein centre de la voie. À la reprise, on voit toutefois celui-ci donner un petit coup de volant vers sa droite pour éviter de concéder un maigre espace. Le pied au plancher, Norris a roulé sur l’herbe.
Sur les ondes radio, on a bien entendu Verstappen expliquer à son ingénieur de course que Norris s’était lui-même foutu dans le gazon, alors que le pilote de McLaren maugréait dans son cockpit que son rival l’avait bien vu.
Les officiels de la Fédération Internationale de l’Automobile ont bien noté et évalué l’incident, sans toutefois aller plus loin. Verstappen a suivi le code.
«C’était juste la course. Il était devant moi, et j’ai essayé de me faufiler, a expliqué Norris en point de presse après le Grand Prix. Max est le dernier gars de la part de qui je m’attends à recevoir de l’espace.»
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Gros travail
Dans une course aussi stratégique, avec la planification d’un arrêt aux puits et sur un circuit où il n’y a qu’une seule zone pour le DRS, il ne fallait pas s’attendre à des dépassements à la tonne. Avec un tour rapide spectaculaire en qualification, Verstappen a dérobé l’importante pole position aux McLaren, et il a conservé sa priorité au premier virage après le départ.
«Décrocher cette pole était la chose la plus importante du week-end, a indiqué Verstappen en conférence de presse. McLaren était plus rapide, mais les deux pilotes n’ont pas pu profiter de la zone de DRS pour faire une manœuvre sur moi.»
Encore une gaffe?
La stratégie d’arrêt devenait donc capitale pour l’écurie britannique si elle voulait signer un doublé. Mais elle s’est plantée avec son plan bizarroïde. Encore…
Elle a décidé d’arrêter au même moment que le meneur. Spectaculaire pour les amateurs, certes, stupide pour une écurie de pointe qui aspire encore aux grands honneurs cette saison.
La décision a donc donné cette scène entre Norris et Verstappen à la sortie de la ligne des puits.
Et avec une dizaine de tours à compléter, alors que Max roulait à 1,5 seconde devant les monoplaces papaye, McLaren a décidé de ne pas favoriser Piastri, qui était plus rapide que son coéquipier et qui aurait pu attaquer le meneur en engrangeant possiblement plus de points. Une autre stratégie discutable.
Même si Norris a préséance sur son jeune coéquipier dans la hiérarchie, pas certain que de laisser bretter le jeune coéquipier derrière était une bonne affaire. Ultradoué et très rapide, Piastri aurait eu la voiture, les pneus et le chien nécessaires pour chauffer les fesses de Verstappen, si l’écurie avait décidé d’interchanger les positions.
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S’il n’était pas en mesure de le dépasser, elle aurait pu ordonner à Piastri de redonner le second rang à Norris.
Clairement, cette hiérarchie et les décisions de McLaren n’ont pas fini de faire couler de l’encre cette saison.
Antonelli dans les records
Malgré son jeune âge, Kimi Antonelli est déjà inscrit dans le livre des records de la F1. À 18 ans, la recrue est devenue le plus jeune pilote de l’histoire à mener un Grand Prix. Dans la fenêtre d’arrêts, il a conduit sa Mercedes à l’avant du peloton du 22e au 32e tour.
Chapeau à l’Italien, qui devance Verstappen de quatre jours pour ce fait d’armes. En 2016, le Néerlandais a mené le Grand Prix d’Espagne, le remportant par ailleurs.
Antonelli est ensuite redescendu au sixième rang après son arrêt au 32e tour. Avec ses 30 points, il occupe d’ailleurs la cinquième place au classement des pilotes.
Les voitures seront de retour sur la piste le week-end prochain, à Bahreïn.