Empereur d’Airbnb: il a volé 600 000$ en argent comptant et s’est enfui dans les Antilles

Le voleur qui s’est monté un petit empire Airbnb, Michael Roman, doit toujours 300 000$ à d’ex-partenaires d’affaires, douze ans après s’être emparé de la cagnotte d’un festival de musique à Ottawa.
En 2012, alors qu’il s’appelait Nickolas Guindon-Vachon, il a dérobé 600 000$ en argent comptant dans les coffres d’un festival, magot avec lequel il a tenté d’aller se refaire une vie sous le soleil des Antilles.
«Jamais j’aurais pensé qu’il m’aurait fait ça à moi. J’ai gardé ses sœurs. J’allais chez lui à Noël», lance Michael O’Farrell, un des anciens organisateurs du festival de musique Escapade à Ottawa.
Fin juin 2012, ce festival a réuni plus de 20 000 personnes au stade de baseball d’Ottawa pour entendre de gros noms de la musique électronique de l’époque, comme Avicii ou Eric Prydz.
La fin de semaine de la Fête du Canada 2012, le festival Escapade a réuni plus de 20 000 personnes au stade de baseball d’Ottawa.
Facebook Festival Escapade
Les recettes d’une telle fête promettaient d’être excellentes. Mais plutôt que de se retrouver dans le compte en banque de l’entreprise DNA Presents, elles ont pris le chemin d’Aruba dans une cavale digne d’un film.
«Notre employé, sa face était blanche, puis il avait l’air vraiment pas bien. Ses mots, ça a été: “It’s all gone”. Le coffre-fort était déjà ouvert, puis on s’aperçoit qu’il est complètement vide», relate Michael O’Farrell.
Michael O’Farrell était un ancien partenaire d’affaires et ami d’adolescence de Nickolas Guindon-Vachon.
Photo Dominique Cambron-Goulet
Il fuit en jet privé
Après avoir mis le butin dans une boîte en carton, Guindon-Vachon a pris un des véhicules destinés au transport du personnel et a quitté les lieux en pleine nuit en direction de l’aéroport de Montréal.
Moyennant une somme de 40 000$, Nickolas Guindon-Vachon a ensuite pris la fuite en jet privé vers Aruba, une petite île néerlandaise du sud de la mer des Caraïbes.
«Il avait loué une maison pour un an. Il avait tout meublé. Il avait acheté une voiture», relate M. O’Farrell à propos de celui qui était, à l’école, un de ses meilleurs amis.
Selon les témoignages entendus à son procès, Nickolas Guindon-Vachon espérait vivre sous les tropiques pendant huit ans grâce au profit de son larcin.
Trahi parce qu’il voulait faire la fête
Après des semaines de recherches et un mandat d’arrêt pancanadien, il est repéré par les policiers.
Guindon-Vachon avait réservé une chambre d’hôtel dans le but de faire la fête sans avoir à rentrer chez lui.
Il a été rapatrié en avion au Canada, menottes aux poignets. Après avoir passé 18 mois derrière les barreaux, il est déclaré coupable d’un vol de plus de 5000$ et écope d’une peine d’un an de probation.
Cependant, la moitié de la somme volée s’est volatilisée et n’a jamais été revue à ce jour, malgré l’ordre du tribunal.
«On a récupéré tout juste au-dessus de 300 000$. C’était de l’argent qu’il avait sur lui au moment de l’arrestation, puis la police a été capable de vendre les biens qu’il avait achetés lorsqu’il était à Aruba», explique Michael O’Farrell.
Il a dû, avec les autres partenaires d’Escapade, payer de ses poches des fournisseurs en raison de la somme disparue.
M. O’Farrell n’a jamais tenté de reprendre contact avec Nickolas Guindon-Vachon.
«Sur le moment, c’était vraiment traumatisant. Mais je pense que j’ai vraiment tourné la page, affirme-t-il. Mais si on peut retrouver cet argent-là un jour, pourquoi pas?»
Questionné à ce sujet, Michael Roman n’a pas indiqué s’il comptait rembourser ses anciens partenaires, maintenant qu’il «voyage souvent et possède des résidences dans différentes régions», selon ses dires.
«J’ai purgé une probation d’un an avec une sentence suspendue et je suis en cours de demande de pardon, éligible depuis décembre 2014», a-t-il simplement déclaré.