Dvorak a dû manger son pain noir avant d’arriver à son 500e match dans la LNH

Christian Dvorak était habitué à aspirer aux grands honneurs. Normal quand tu portes les couleurs des Knights de London, l’un des programmes juniors les plus décorés depuis le début du siècle.

Au sein de l’équipe des frères Hunter, il a couronné sa carrière junior en remportant la coupe Memorial. La même saison, il avait raflé la médaille de bronze au Championnat mondial de hockey junior avec la formation américaine.

Depuis, plus rien. Ou presque. En huit campagnes complètes dans la LNH, le nombre de matchs significatifs qu’il a disputés demeure assez mince.

«J’ai participé aux séries une seule fois et c’était lors de la saison de la COVID», a déclaré Dvorak, qui a passé les cinq premières saisons de sa carrière en Arizona.

Une saison stoppée en plein milieu et au terme de laquelle on avait élargi les cadres du tournoi printanier pour accueillir 24 formations. Est-ce que ça compte vraiment?

«C’était parfois difficile. Personne n’aime perdre, a-t-il raconté quelques heures avant l’affrontement contre les Wings. C’était difficile mentalement de savoir que ta saison est finie après le 82^e match. »

Toujours là malgré les blessures

On peut dire que pendant près de 500 matchs (il va disputer son 500^e face aux Red Wings), le centre de 28 ans a mangé son pain noir. Mais de la façon dont se déroulent les choses présentement sous le ciel bleu, blanc et rouge, le vent pourrait enfin tourner.

«Faire partie de la course aux séries, ça rend les choses tellement plus plaisantes. Tu sens l’énergie de la foule, tu vois combien les partisans sont dedans. Et quand tu vois celle que déploient les gars match après match, tu comprends qu’il y a beaucoup à l’enjeu.»

Il n’y a pas que l’absence de matchs significatifs qui a sapé le moral de Dvorak au cours des années. En cours de route, il a subi sa part de blessures. Certaines l’ont forcé à de longues périodes d’inactivité, comme ce fut le cas au cours des deux derniers hivers.

En mars 2023, il a été opéré à un genou. Il a dû faire l’impasse sur les 18 derniers matchs de la saison et sur les 10 premiers de la saison suivante. Puis, une déchirure du grand pectoral, subie en décembre de la même année, l’a forcé à rater 42 rencontres.

«Ça ramène plusieurs choses en perspective, a-t-il indiqué. Je me sens reconnaissant [d’être encore ici]. C’est très spécial de jouer pour le Canadien. J’essaie de savourer cette chance le plus possible chaque jour.»

Un nouveau rôle

Cette reconnaissance lui a certainement permis d’accepter plus facilement le rôle que Martin St-Louis avait pour lui. Joueur de nature offensive, Dvorak s’est plutôt vu donner le mandat d’évoluer en infériorité numérique, un rôle dont il retire maintenant «beaucoup de fierté.»

«Je joue probablement mon meilleur hockey depuis que j’ai été échangé ici. Même si les statistiques ne le démontrent pas, je trouve que j’aide l’équipe dans plusieurs situations, a-t-il soutenu. J’essaie de travailler pour apporter plus d’attaques, mais j’aime où mon jeu est rendu. Et je sais que je peux l’amener encore plus loin.»

Par son efficacité dans le cercle des mises en jeu (55,2%), il n’est pas étranger aux succès de l’équipe à court d’un homme.

«D-Vo est un pro. Il aurait peut-être aimé avoir de plus grandes responsabilités que ce qu’on lui a donné en partant, mais il a fait le travail. Il a continué de bâtir son jeu», l’a vanté St-Louis.

Aujourd’hui, Dvorak est récompensé. Son travail et son dévouement ont incité son entraîneur-chef à lui offrir des minutes de jeu sur la deuxième vague de l’attaque massive, en remplacement d’Emil Heineman, blessé.

Une promotion «pleinement méritée» aux yeux de St-Louis.