Donald Trump et le délire du racisme anti-blanc en histoire

J’ai débattu il y a peu de la couverture médiatique entourant cette seconde présidence Trump. Peut-on, surtout doit-on, être neutre et objectif?
Je crois que si on peut être objectif dans le traitement des faits, principalement leur vérification, nous ne devons pas être neutres.
Pourquoi? Parce que je crois que la démocratie et les valeurs qu’elle sous-tend sont menacées.
Surprise, les esclaves n’aimaient pas l’esclavage!
L’administration Trump vient de me faire vivre, comme prof d’histoire, un moment particulièrement choquant et troublant de bêtise. De la désinformation pure.
On a exigé des parcs nationaux américains (avant de revenir à la raison) qu’ils présentent différemment un épisode particulièrement dur de la période qui précède la guerre de Sécession.
Une ancienne esclave noire évadée, Harriet Tubman, avait organisé un réseau clandestin, surnommé l’Underground Railroad, pour permettre aux esclaves de fuir les plantations et de se diriger vers les États du Nord ou encore vers le Canada.
Les parcs nationaux ne devraient plus présenter les choses ainsi. Pour quel motif? Cela encourage le racisme anti-blanc! On efface le courage et la résilience des esclaves par un récit d’une stupidité et d’une malhonnêteté affligeantes.
Figurez-vous qu’on devrait désormais enseigner l’histoire de l’Underground Railroad comme étant un bel exemple de collaboration entre Noirs et Blancs! Quelle collaboration? Il fallait des esclavagistes pour qu’il y ait des esclaves?
Impossible d’être neutre ici. Quel régime s’invente habituellement une fiction nationale?
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Du wokisme de droite
Que ce soit en classe ou dans les médias, j’ai toujours considéré que tous les sujets doivent être abordés en histoire.
Bien sûr, le moment, le ton et la manière doivent être considérés, mais ce n’est pas en cachant et en dissimulant les faits qu’on enseigne une histoire complexe.
Je me suis braqué lorsqu’on a laissé entendre que je devais éviter certains sujets ou certains mots dans le cadre de mes cours. On attribuait alors cette «cancel culture» à une certaine gauche dite woke.
Aussi détestable qu’ils aient pu être, ces activistes n’ont que rarement détenu un véritable pouvoir, du moins pas au sommet de la hiérarchie. Il suffisait de se tenir debout et de discuter pour préserver la liberté académique.
Ce qui se déroule au sud de la frontière est autrement plus dangereux. Les dirigeants de plusieurs États gomment les moments gênants de l’histoire américaine pour ménager les susceptibilités de la majorité blanche et Donald Trump va encore plus loin.
Il y a peu, il menaçait le Smithsonian, joyau culturel américain, parce qu’on a réservé des musées aux Premières Nations, aux Noirs et, bientôt, aux femmes.
Vous savez déjà qu’il a fait effacer des archives militaires toute allusion à la diversité. Jackie Robinson a failli passer à la trappe!
L’histoire doit être préservée. J’y vois bien moins ici une manière de culpabiliser les Blancs que d’expliquer un passé complexe et une façon de mesurer le chemin parcouru.