Dominik Hasek s’en prend sévèrement au Canadien

L’ancien gardien étoile de la LNH, Dominik Hasek, a vilipendé l’organisation du Canadien dans les réseaux sociaux pour la visite de membres de sa direction en Russie, dans les derniers jours.
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«Quelle tristesse pour une organisation avec une si longue histoire dans le hockey comme le Canadien, et pour le Canada», a écrit le Tchèque dans X, en réponse à une publication qui montrait la photo du directeur général Kent Hughes, du co-directeur du recrutement Nick Bobrov et du conseiller spécial Vincent Lecavalier, en compagnie de l’entraîneur-chef du SKA de Saint-Pétersbourg, Roman Rotenberg.
«Vous rendez-vous compte que la KHL soutient fortement le gouvernement russe et fait de la publicité prorusse, alors que les crimes [de ce régime] ont entraîné plus d’un million de victimes [dont 300 000 morts, NDLR], en trois ans de guerre?» a-t-il poursuivi. «Et que l’entraîneur du SKA, Rotenberg, est un partisan du plus grand criminel de notre temps [Vladimir Poutine]?»
Une photo avec Rotenberg
Au cours des derniers jours, Hughes, Bobrov et Lecavalier se sont rendus dans les bureaux du SKA pour discuter du dossier d’Ivan Demidov, le cinquième choix du Canadien cette année, qui évolue à Saint-Pétersbourg et qui obtient un temps de jeu très limité malgré ses succès sur la glace.
Le SKA a publié une photo des trois membres du CH avec Rotenberg, un oligarque russe proche du pouvoir, qui est devenu entraîneur du club russe même s’il n’avait aucune expérience dans ce domaine.
L’entraîneur-chef du SKA, Roman Rotenberg, avec Kent Hughes, Vincent Lecavalier et Nick Bobrov, au SKA Arena le mercredi 18 décembre 2024.
Capture d’écran tirée de X, Roman Rotenberg
Hasek estime que le Canadien «fait ainsi la promotion de la guerre impérialiste russe et de ses crimes».
«Vous porterez aussi une partie de la responsabilité des vies humaines perdues et des estropiés», a poursuivi l’homme de 59 ans.
L’ex-gardien aux six trophées Vézina s’est impliqué en politique au terme de sa carrière dans la LNH. En septembre dernier, il était en lice pour obtenir le poste de sénateur dans le district de Benesov, ville de la région de la Bohême-Centrale. Hasek n’est toutefois pas parvenu à se faire élire.
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, qu’il a aussi dénoncée à maintes reprises, le Tchèque a demandé la suspension des joueurs russes qui évoluent dans la LNH.
Il en rajoute
Devant les réactions générées par son message dans les réseaux sociaux, Hasek en a rajouté, en s’adressant au peuple canadien, dimanche: «Oui, c’est sûr que votre équipe et ses joueurs sont plus près de vous [et de la plupart des gens] que les centaines des milliers d’Ukrainiens qui défendent leur pays dans des tranchées contre l’impérialisme ennemi et qui en meurent».
«Pour mieux comprendre, imaginez que la ville de Montréal soit bombardée et que vous, ainsi que vos enfants, deviez vous rendre dans des sous-sols et dans des bunkers tous les deux jours pour vous protéger.»
«Imaginez que chacun d’entre vous a ou a eu un proche qui s’est rendu au front, mais qui n’en est pas revenu ou qui y a été blessé. Je suis convaincu que, dans pareille situation, vous ne laisseriez pas des citoyens russes jouer sur vos patinoires et que vous n’organiseriez pas des expéditions à Saint-Pétersbourg où vous prendriez des photos avec des partisans de Poutine, un criminel de guerre.»
Hasek a aussi répondu à plusieurs commentaires d’internautes sous ses publications. À l’un d’eux, qui lui disait qu’il s’agissait là d’un voyage purement sportif et non politique, l’ex-gardien a rétorqué que «toute apparition, particulièrement publique, a un impact politique».