Décès d’un signaleur routier: un manque de planification et des lacunes dans la gestion de la circulation ont contribué à l’accident

Le décès d’un signaleur routier survenu dans un chantier du secteur de Beauport, en juillet dernier, a été causé notamment par une planification insuffisante de son rôle sur le chantier et des lacunes dans la gestion de la circulation, selon les conclusions de la CNESST.
Martin Bédard, un homme de 60 ans, était à l’emploi de l’entreprise McKinnon Multi-Services, spécialisée dans la signalisation routière.
Au moment de l’accident survenu le 9 juillet, la victime gérait la circulation à une intersection située à la sortie d’un chantier. Après avoir dirigé la manœuvre de recul d’un camion semi-remorque qui venait livrer une cargaison, le signaleur routier s’est déplacé vers la sortie du chantier pour indiquer à un autre camionneur de s’immobiliser afin de laisser le transporteur effectuer un virage à gauche vers la sortie du chantier.
C’est lors de cette dernière manœuvre que le tragique accident s’est produit. Le travailleur a été frappé, puis écrasé par la semi-remorque du camion de livraison.
Deux signaleurs nécessaires
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) souligne qu’une des causes de l’accident est qu’une planification insuffisante de l’intervention du signaleur routier a amené ce dernier à effectuer simultanément plusieurs mandats dans une intersection située à la sortie du chantier, l’exposant ainsi à un risque d’être heurté.
«Il devrait toujours y avoir au moins deux signaleurs dans une intersection pour diriger la circulation», rappelle Stéphanie Deschamps, inspectrice pour la CNESST.
Par ailleurs, des changements de dernière minute ont été effectués pour la livraison de conduites en béton, ce qui a mené le signaleur à changer sa position habituelle de travail. Son champ visuel s’en est trouvé diminué, ce qui a contribué aussi à l’accident.
«Il s’est donc retrouvé dans la zone de déportation de la semi-remorque qui y effectuait un virage [et s’est fait frapper]», poursuit Mme Deschamps.
L’enquête signale aussi des lacunes dans la gestion de la circulation des usagers de la route et des véhicules de chantier et de livraison qui ont exposé le signaleur routier à un danger.
«L’employeur n’est pas informé que le signaleur va être affecté à une intersection qui est située à la sortie et entrée du chantier ni qu’il fera plusieurs mandats à cet endroit. L’employeur n’était donc pas en mesure de remplir ses obligations», termine Mme Deschamps.
La CNESST transmettra les conclusions de son enquête aux organisations professionnelles concernées afin de les sensibiliser à une gestion adéquate du travail des signaleurs routiers.
La CNESST évalue par ailleurs la possibilité de donner un constat d’infraction à McKinnon et doit le faire à l’intérieur d’une année, le cas échéant.