Coupable de 2 accidents avec blessés en 6 mois alors qu’elle était saoule au volant

Une chauffarde de 34 ans a plaidé coupable mardi à plusieurs chefs d’accusation en lien avec deux accidents sérieux qu’elle a provoqués, alors qu’elle était en état d’ébriété au volant de sa voiture. Pire encore, la deuxième collision est survenue alors que son permis avait été suspendu.

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L’accident du 29 octobre 2023 avait fait jaser dans la région en raison de l’immense bouchon de circulation que Camille Chalifour avait provoqué à l’entrée de l’Île-d’Orléans.

La femme, résidente d’Hudson dans la région de Montréal, a reconnu mardi sa culpabilité à des chefs de conduite avec facultés affaiblies causant des lésions et d’omission de s’être arrêtée après un accident pour son comportement dangereux ce jour-là.

En plein après-midi, par un magnifique samedi d’automne, Chalifour circulait à grande vitesse sur le chemin Royal, à Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans. Après avoir dépassé un premier véhicule et avoir louvoyé entre le gravier de l’accotement et la ligne centrale, la conductrice a fait un virage en double, sur un feu rouge, pour emprunter la côte du Pont.

C’est là, en tentant un deuxième dépassement, qu’elle s’est rabattue trop brusquement sur le véhicule qu’elle doublait.

Deux tonneaux

Quand la roue arrière droite de sa voiture a frappé la roue avant gauche du VUS où se trouvaient quatre passagers, le véhicule des victimes a dérapé.

«Ils ont fait deux tonneaux en hauteur avant de retomber sur les quatre roues dans le champ en bordure de la route. Les coussins gonflables se sont déployés», a exposé la procureure de la Couronne au dossier, M^e Camille Dubé.

Deux des passagers ont dû être transportés à l’hôpital en ambulance, mais ils s’en sont miraculeusement tirés avec des blessures qui auraient pu être bien pires dans les circonstances.

Camille Chalifour, quant à elle, a fui les lieux à pied après l’embardée. Elle a été arrêtée par les policiers lorsqu’elle est revenue sur les lieux de la collision, les yeux injectés de sang et dégageant une haleine d’alcool.

Les policiers ont décrit la femme, qui était agitée, comme étant «peu collaborative, tantôt agressive et tantôt affectueuse avec les agents». Elle avait initialement été accusée de voies de fait, mais cette accusation a été retirée mardi.

Les prises de sang avaient détecté un taux d’alcoolémie dépassant de deux fois la limite permise dans le sang.

Permis suspendu

Lors de cet événement, Camille Chalifour roulait sans permis après avoir été sanctionnée pour un premier incident survenu quelques mois plus tôt. Elle n’avait toutefois pas encore été formellement accusée au criminel. 

En avril, l’accusée avait embouti une voiture qui roulait devant elle sur l’autoroute 40, dans Portneuf. Selon les autorités, elle conduisait alors sa Volkswagen New Beetle blanche quand elle a heurté l’arrière du VUS des victimes, qui allait à 120 km/h au moment de l’impact.

«Le véhicule des victimes était fortement endommagé. Il était renfoncé jusqu’au siège arrière», a expliqué Me Dubé, précisant que les deux occupants avaient perdu conscience sous la force de l’impact. 

À l’arrivée des policiers, Chalifour tenait des propos incohérents et ses explications étaient incompatibles avec les dommages observés sur place. Il s’agissait d’ailleurs de son deuxième accident en quelques instants, puisqu’une femme rencontrée par les policiers a raconté avoir été accrochée par la chauffarde un peu avant la collision sur l’autoroute. 

Les autorités ont calculé un taux de 139 mg d’alcool pour 100 millilitres de sang dans l’organisme de Camille Chalifour ce soir-là. Le conducteur de l’autre voiture a eu la vessie perforée, tandis que son passager a subi une lésion au foie. Les deux se sont aussi fait diagnostiquer un traumatisme craniocérébral léger.

La suite en avril

La femme de 34 ans a aussi plaidé coupable mardi à des chefs de conduite avec facultés affaiblies causant des lésions pour cet événement.

Ses dossiers reviendront devant le juge Frank D’Amours en avril prochain pour les observations sur la peine. Un rapport présentenciel sera confectionné d’ici cette date pour orienter le tribunal sur la situation de Camille Chalifour, qui est représentée par M^e Carole-Anne Gagnon.