Congrès du PLQ: les militants veulent des services de santé bilingues garantis partout au Québec

Les rouges de l’ouest de Montréal veulent qu’un prochain gouvernement libéral garantisse l’accès aux services de santé en anglais partout au Québec et veille à ce que les hôpitaux offrent des services bilingues. 

Les militants du Parti libéral du Québec (PLQ) se réuniront en congrès à Lévis, cette fin de semaine, à quelques semaines du déclenchement officiel de la course à la chefferie.

Si la présence des candidats au trône libéral risque fort de monopoliser l’attention, plusieurs résolutions doivent être débattues par les membres, incluant l’adoption d’une Constitution québécoise.

Dans cette loi-cadre serait notamment enchâssé le droit des Québécois d’expression anglaise d’avoir accès à des services dans la langue de Taylor Swift et de gérer les institutions d’éducation et de santé qu’ils ont fondées.

Dans une résolution régionale, les militants de Montréal-Ouest proposent d’ailleurs qu’un gouvernement libéral préconise des politiques qui protègent le droit des anglophones de recevoir des services de santé dans leur langue «sans obstacles ni retards».

«Que le PLQ s’engage à garantir l’accès aux services de santé en anglais partout au Québec, en veillant à ce que les mesures nécessaires soient prises pour aider les établissements de santé, le personnel et les patients à accéder à des services bilingues, le cas échéant», précise le texte, qui sera soumis au vote.

L’association libérale rappelle que les communautés d’expression anglaise de certaines régions du Québec ont exprimé des préoccupations quant à la disponibilité et à l’accessibilité des services de santé en anglais.

Cet été, une directive du gouvernement Legault en lien avec la modernisation de la loi 101 avait semé l’émoi chez certains anglophones, qui y voyaient une manière de limiter leur accès aux soins de santé dans leur langue. La CAQ a dû publier une mise au point en septembre pour calmer le jeu.

Limiter l’utilisation de la clause dérogatoire

Le projet de Constitution québécoise limiterait aussi le recours à la clause dérogatoire, qui permet de blinder les lois adoptées par l’Assemblée nationale contre les poursuites judiciaires. Cet outil permettant de soustraire les législations à la Charte des droits et libertés de la personne a été utilisé notamment dans le cas de la Loi sur la laïcité de l’État, qui interdit les signes religieux chez les employés de la fonction publique en position d’autorité.

«Pour mieux protéger les droits et libertés des Québécois, la Charte québécoise des droits et libertés serait amendée afin de mieux encadrer sa modification et l’usage de la disposition dérogatoire», stipule la résolution.

Le projet de Constitution québécoise ferait également de l’interculturalisme le «modèle québécois d’intégration et de vivre-ensemble».

Ordre professionnel des profs

Le PLQ veut aussi faire de l’éducation sa priorité nationale. Dans sa résolution-cadre, un gouvernement libéral s’engagerait à travailler à la création d’un ordre professionnel des enseignants et à renforcer la Loi sur l’instruction publique afin que le prosélytisme et le non-respect de l’égalité hommes-femmes soient des critères permettant de renvoyer un prof.

Des mesures qui ne sont pas sans rappeler les dérives à l’école Bedford de Montréal, où onze enseignants ont été suspendus après avoir instauré un climat toxique.

Les libéraux mettraient aussi fin à la sélection basée sur les notes pour l’accès aux programmes particuliers de concentrations sportives et artistiques de même qu’aux programmes de sport-études.