CISSS de Chaudière-Appalaches: 122 postes abolis, dont 22 d’infirmières

Le CISSS de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) a aboli 122 postes, dont 22 occupés par des infirmières, vendredi dans le cadre de son effort pour atteindre l’équilibre budgétaire en 2025-2026.

Le CISSS assure que cette rationalisation ne causera aucune fermeture d’installation ni bris de services dans la région, qui doit déjà composer avec la réalité du manque de personnel.

«Ces postes n’étaient pas compris dans le budget de l’Établissement et existaient pour s’assurer d’avoir le personnel nécessaire à une certaine époque. Oui, ça peut sembler contradictoire de couper des postes et de dire qu’il n’y aura pas d’impact sur le service, mais nous avons d’autres postes qui sont vacants et vers lesquels on espère pouvoir réaffecter ces personnes», explique la directrice générale adjointe à la performance et au soutien du CISSS-CA, Renée Berger.

Redistribution

Elle soutient qu’il existait, par exemple, trop de postes de jour pour les besoins de l’organisation, alors que les quarts de soir et de nuit ont des emplois vacants. Par cette mesure, le CISSS «souhaite redistribuer tout le monde qui est touché» vers d’autres postes existants.

«On est en discussion avec les syndicats pour que les titulaires de ces emplois abolis se joignent à d’autres secteurs dans le besoin comme les quarts de soir et de nuit et dans certains lieux géographiques», poursuit la haute gestionnaire.

Sur tout le territoire

La centaine de postes abolis se concentre autour de Lévis, Bellechasse et Lotbinière, mais s’étend également dans tous les secteurs de la région, y compris à Thetford Mines.

Rappelons que l’hôpital de Thetford Mines a fait couler beaucoup d’encre en octobre dernier, lorsque la pénurie de personnel qu’on y observe toujours avait contraint des agents de sécurité à effectuer une forme de prétriage à l’urgence.

Renée Berger affirme toutefois que «l’hôpital n’est pas touché» par ces mesures extrêmes. Le CISSS espère d’ailleurs y pourvoir ses postes vacants.

Par ailleurs, le CISSS-CA précise que le sit-in qui a eu lieu à l’Hôtel-Dieu de Lévis la semaine dernière n’a «aucun lien» avec la décision d’abolir des postes parmi le personnel soignant.

La moitié en CHSLD

D’après l’organisation de santé publique, environ la moitié des employés affectés par l’annonce de vendredi travaillent dans les CHSLD de Chaudière-Appalaches. Parmi eux, le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES) représente 48 aides de service, assistants aux soins de santé et services et préposés aux bénéficiaires qui ont vu leur poste aboli.

Le syndicat s’inquiète de voir les services offerts à la population et aux usagers en subir les contrecoups.

«Ces coupes auront un impact direct sur la qualité des soins et sur les travailleuses et les travailleurs qui restent en poste; eux qui devront composer avec une surcharge de travail dans des conditions déjà difficiles», dénonce la présidente locale du SQEES, Karine Hudon.

Corps de métier visés par les abolitions:

22 infirmières auxiliaires, infirmières cliniciennes et infirmières-chefs d’équipe
48 aides de service, assistants aux soins de santé et services, préposés aux bénéficiaires, préposés au pavillon
13 agents administratifs et techniciens en administration
26 agents de relations humaines, agents de planification de programme et recherche, éducateurs spécialisés, psychoéducateurs, travailleurs sociaux, technologues