«Ce n’est pas pardonnable»: liberté sous conditions pour l’homme qui a failli tuer sa voisine par balle
Marcel Potvin, 65 ans, qui a tiré sur sa voisine deux étages plus haut lorsqu’il était en état d’ébriété avancé, à Repentigny en octobre dernier, a été remis en liberté sous plusieurs conditions, vendredi, selon le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
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Le juge Bruno Leclerc a imposé à l’accusé dans le dossier une série de critères à respecter.
M. Potvin devra passer six mois au Pavillon Louis-Cyr pour suivre une «thérapie fermée» pour la dépendance, et ce, 24 heures sur 24.
Ses armes à feu, ainsi que ses permis, ont été révoquées et il a l’interdiction de s’en procurer de nouvelles.
L’accusé n’est pas autorisé à entrer en contact avec la victime, Angélique Croteau, ou sa famille immédiate.
M. Potvin devra également s’abstenir de consommer de l’alcool et «ne pourra être dans un bar ou un restaurant sauf pour y consommer un repas», a précisé par courriel la procureure aux poursuites criminelles et pénales affiliée au dossier, Han-Catherine Morin.
«Ça aurait pu me tuer»
Le père de la victime, Stéphane Croteau, a néanmoins fait part de ses inquiétudes sur la décision de la cour, même si l’accusé est régi par un code strict.
«S’il ne respecte pas ses conditions, il retourne en dedans. C’est ce que j’ai appris», souligne M. Croteau en entrevue. «Ça n’a pas d’allure. Quand tu nettoies une arme, elle n’est pas supposée d’être chargée. C’est complètement irresponsable.»
La victime dans l’histoire, Angélique Croteau, commence tranquillement à s’en remettre, mais n’excuse pas pour autant les gestes de M. Potvin.
«Ce n’est pas pardonnable. Ça aurait pu me tuer, s’exclame-t-elle. Ça aurait pu tuer quelqu’un d’autre. Ça, ce n’est pas pardonnable. C’est irresponsable.»
«Quelqu’un comme moi a été touché par sa stupidité, son ignorance, ajoute-t-elle. J’aurais pu mourir. Ça n’aurait pas été pardonnable non plus.»
TVA Nouvelles
La jeune femme qui vient d’avoir 24 ans indique néanmoins être à nouveau capable de marcher, mais elle garde des souvenirs atroces de cette nuit d’octobre où elle s’est fait réveiller par un projectile d’un fusil de calibre 12 qui avait traversé le plancher pour l’atteindre au bassin.
Elle souhaite que l’homme qui habitait deux étages plus bas obtienne l’aide dont il a besoin. Elle craint autrement qu’il puisse recommencer.
«Il va sûrement faire encore la même chose en étant saoul, en ne sachant pas ce qu’il fait. Il va probablement blesser d’autres gens ou même tuer quelqu’un», s’inquiète-t-elle.
Le père et sa fille reviennent également sur l’entrevue qu’avait livrée Angélique quelques jours après le tragique événement.
«Cette journée-là, elle disait à la télévision qu’elle le pardonnait. Angélique était sous médication et Angélique a un grand cœur. Mais Angélique, quand elle souffre, elle est loin d’y pardonner, affirme M. Croteau. Moi, je ne le pardonne pas. Personnellement, je ne le pardonne pas.»
«Ce n’est pas pardonnable», répète la victime.
Les dons sur la page GoFundMe qu’a ouverte le père de la victime pour lui venir en aide atteignent désormais plus de 21 000$.