Bilan 2024 du SPVM: un sentiment d’insécurité persistant à Montréal, reconnaît Fady Dagher

Alors que les incidents liés à la violence armée ont reculé dans la dernière année, le Service de police de Montréal (SPVM) note une hausse marquée des appels liés à la santé mentale et un bilan routier préoccupant. Le sentiment d’insécurité persiste dans plusieurs quartiers de la métropole, admet son chef, Fady Dagher.
«On est très conscient qu’il y a certains endroits à Montréal où les gens se sentent insécures de marcher, et ça, il faut l’adresser. Ce n’est pas juste une perception», admet Fady Dagher, directeur du SPVM, en entrevue exclusive avec l’Agence QMI.
Photo Agence QMI, AXEL TARDIEU
Selon les estimations de la police de Montréal, 7 appels sur 10 logés au 911 au cours des dernières années n’ont rien à voir avec la criminalité. Ce sont plutôt des interventions liées à la détresse sociale. Les policiers se retrouvent en première ligne face aux enjeux de santé mentale.
«C’est la différence cette année. Les crimes ont lieu à n’importe quel moment de la journée et à différents endroits. Il y a un travail de village à faire avec les partenaires pour prendre en charge la population vulnérable, souvent liée à la santé mentale. Le sentiment d’insécurité s’élève de plus en plus», affirme celui qui est à la tête du service montréalais depuis deux ans.
Photo Agence QMI, MAXIME DELAND
Recul de la violence armée
Bonne nouvelle de ce bilan: la violence armée poursuit son déclin à Montréal, avec une baisse de 40% des incidents en deux ans, selon les données du SPVM. Les meurtres, tentatives de meurtre et décharges d’armes à feu sont revenus sous les niveaux prépandémiques.
Photo Agence QMI, THIERRY LAFORCE
Par ailleurs, les enquêteurs ont résolu 25 des 32 meurtres commis à Montréal lors de la dernière année, un taux de résolution sans précédent, selon M. Dagher.
«Je n’ai jamais vu ça en 34 ans de police», lance-t-il.
Le SPVM gonfle ses rangs
Cette année, 328 nouvelles recrues et 28 réservistes ont été embauchés au SPVM, dont 42% de femmes et 25% issus des minorités visibles ou ethniques.
Photo Agence QMI, MAXIME DELAND
C’est la plus grosse vague d’embauches en cinq ans, qui permet d’ajouter 125 policiers dans les rues de Montréal, précise le chef de police.
«Je n’aurais jamais pensé il y a deux ans qu’on annoncerait ces chiffres-là.»
Les démissions ont aussi diminué de 33% depuis 2022. «Les gens disent que Montréal n’attire pas, c’est totalement faux», affirme M. Dagher.
Bilan routier: année sombre sur les routes
Le bilan routier 2024 à Montréal «n’a juste pas de bon sens», selon le directeur.
En date du 17 décembre, 30 personnes avaient perdu la vie sur les routes de la métropole, comparativement à 26 victimes en 2023.
Parmi les victimes, on compte 18 piétons, 6 conducteurs, 1 passager, 2 cyclistes, 1 trottinettiste et 2 cyclomotoristes.
«Il y a quelque chose qui ne marche pas dans le comportement des usagers de la route. Ce n’est pas normal, une trentaine de décès pour absolument aucune raison», soutient M. Dagher.
Photo Agence QMI, ERIK PETERS
Ce dernier promet que ses policiers séviront davantage sur les routes pour éviter les drames souvent causés par la distraction au volant.
«C’est aussi ou sinon plus préoccupant que la violence armée», avance M. Dagher.