«Bâtir l’avenir»: la reconstruction du pavillon démoli d’une école primaire de Montréal mise sur pause

Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) a suspendu la reconstruction de l’édifice Marie-Rollet de l’école primaire des Monarques, dans le quartier Rosemont, qui a été démoli à la suite de l’annonce du projet en 2021.

Paradoxalement, l’affiche sur le terrain du «projet de démolition et de reconstruction» indique pourtant très clairement les intentions du gouvernement: «Bâtir l’avenir».

Or, en raison des contraintes budgétaires imposées par le gouvernement Legault, l’appel d’offres lancé par le CSSDM a été annulé.

Le centre de service scolaire, dans l’obligation de se conformer à ces nouvelles règles budgétaires, a affirmé qu’il sera prêt à aller de l’avant lorsque la situation le permettra.

«Cette situation occasionne nécessairement des retards dans l’échéancier du projet, puisque nous sommes dans l’impossibilité d’octroyer le contrat à un entrepreneur», a informé le centre de service scolaire dans une lettre envoyée aux parents.

«Il est encore trop tôt pour vous informer d’une date de retour à votre bâtiment. Le CSSDM demeure déterminé à réaliser ce projet d’une grande importance pour répondre aux besoins de votre communauté scolaire», a-t-on assuré.

Les élèves qui fréquentaient le pavillon Marie-Rollet devront donc poursuivre leur scolarité dans des écoles transitoires.

C’est tout de même un projet majeur qui est envisagé sur ce lieu. On parle d’un investissement de 30 M$ pour la construction d’un édifice qui offrira 14 classes aux élèves dans Rosemont.

«C’est historique»

La députée de Saint-Laurent du Parti libéral du Québec a de son côté dénoncé cette situation particulière.

«Dans l’histoire du Québec, je ne me rappelle pas une annonce gouvernementale où on prévoit la démolition d’une école, mais que finalement, après l’avoir démoli, on dit qu’on n’a plus d’argent pour reconstruire, s’est plainte Marwah Rizqy dans une entrevue livrée à TVA Nouvelles. Ce n’est jamais arrivé.»

«Or, je dois le concéder au gouvernement Legault, ça, pour vrai, c’est historique!» s’est-elle étonnée.

Et c’est le même son de cloche de la part de Québec solidaire.

«C’est un problème courant que l’on a en ce moment avec les compressions», a indiqué le député de Rosemont de Québec solidaire, Vincent Marissal.

«Je suis très inquiet et je vais m’assurer dans les prochains jours qu’il y ait au moins un plan réel et un engagement», a-t-il ajouté.

Le projet va se réaliser

D’après le ministre de l’Éducation, le projet de l’école est toujours inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI).

Il va se réaliser, comme le gouvernement s’y était engagé, a assuré le cabinet de Bernard Drainville après avoir été joint par TVA Nouvelles.

«Rappelons les faits: on est le gouvernement qui investit le plus dans nos écoles. Il n’y a jamais eu autant d’argent investi dans les infrastructures scolaires. Le PQI est passé de 9G$ à 22,7G$, dont seulement 15,8G$ sont prévus pour les rénovations et les reconstructions. C’est du jamais vu!» a-t-on clarifié.

Selon le cabinet du ministre, pour l’année 2024, le budget alloué pour les centres de service scolaire était de 3,7G$.

«On leur demande donc de respecter ce budget», a-t-on maintenu. «Les investissements se planifient sur une période de 10 ans, on doit s’assurer de respecter la capacité de payer des Québécois, mais une chose est certaine, on continue de construire et de rénover des écoles.»