Ado séquestré après un «sonne-décrisse»: les jeunes avaient volé un cellulaire, selon l’accusé
L’homme accusé d’avoir enlevé et séquestré un adolescent qui était venu cogner à sa porte avec ses amis pour faire une blague soutient que les jeunes «impolis» et «provocateurs» en ont profité pour voler le cellulaire de sa femme.
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Claude Bourgie se réveillait d’une sieste dans son salon lorsqu’il a entendu cogner à la porte chez lui le 16 août 2021. Il était revenu la veille d’un long séjour en Guinée, où il avait été très malade.
«Ça ne cognait pas, ça vargeait», a-t-il indiqué lors de son témoignage pour sa défense vendredi après-midi au palais de justice de Saint-Jérôme.
Selon la théorie de la Couronne, quatre adolescents auraient voulu faire une blague communément appelée «sonne-décrisse». Mais selon l’accusé, il s’agissait de voleurs.
En sortant de sa maison, il en a aperçu un caché dans sa haie, puis un autre plus loin sur le trottoir, a-t-il expliqué.
Téléphone disparu
Sa conjointe, Mariama Diaby, aussi accusée dans ce dossier, lui a alors indiqué que son téléphone qui se trouvait sur une table à l’extérieur avait disparu.
PHOTO déposée en cour
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«Je ne peux pas courir, je ne peux pas faire grand-chose. Je me suis dit: je vais prendre mon char. J’ai de la misère à souffler, j’ai de la misère à marcher», a expliqué Bourgie, 65 ans.
L’accusé a ensuite stationné son véhicule Porsche sur le trottoir, vis-à-vis des deux jeunes.
L’un d’entre eux était «un petit provocateur», selon Bourgie. Le sexagénaire lui a alors demandé de lui donner le cellulaire qu’il tenait dans ses mains, mais se serait fait répondre: «c’est mon téléphone».
Bourgie lui a ensuite mentionné: «Tu vas t’en venir avec nous autres et la police va s’occuper de toi».
Victime impolie
La victime, à l’époque âgée de 14 ans, était «très très impolie» lorsque l’accusé et un tiers, que l’on ne peut identifier, l’ont ramenée à pied jusqu’à leur domicile de Saint-Sauveur.
Le consultant dans le domaine minier a toutefois été muet sur ce qui s’est déroulé une fois l’adolescent rendu dans le garage.
PHOTO déposée en cour
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«M. Bourgie m’a demandé de me mettre à genoux, de me coucher sur le ventre. Ensuite, il a trouvé une corde dans son garage et a demandé à [un tiers] de m’attacher», avait mentionné la victime au jury la semaine dernière.
Le sexagénaire a relaté avoir eu une altercation verbale avec deux autres adolescents qui venaient d’arriver chez lui, quelques instants plus tard.
«Je leur dis: restez donc sur le trottoir. Qu’est-ce que vous faites ici? Vous êtes des voleurs? C’est vous qui étiez dans la piscine?» s’est remémoré Bourgie, faisant référence à la dizaine de jeunes qui étaient venus faire la fête chez lui pendant son absence.
Un policier qui était intervenu aux deux reprises a confirmé qu’il ne s’agissait pas des mêmes adolescents.
«Est-ce que je peux avoir la paix chez nous? Ce n’est pas un parc public», a ensuite laissé tomber Bourgie, excédé.
Le témoignage de Claude Bourgie se poursuivra lundi devant le juge Gregory Moore et sera suivi de celui de Mariama Diaby.