Achat d’une maison: Que peut se permettre une famille type?

Reste-t-il des endroits encore abordables pour les ménages au Québec? Quel prix de maisons une famille québécoise peut se permettre de magasiner? Le Journal a analysé les données de notre application de transactions immobilières, enrichies des informations du dernier Recensement, pour annoncer une bonne nouvelle: il y a encore de nombreuses propriétés accessibles pour la grande majorité des ménages au Québec. Consultez les articles de notre dossier des maisons abordables au Québec pour découvrir dans quelle ville pourrait se trouver votre prochaine propriété.
Dans le meilleur des mondes possibles, une famille québécoise dont les revenus sont de 108 600$ par année peut rêver d’acheter une maison d’au plus 500 000$. Et pour cela, il lui faudra avoir déjà 100 000$ de côté.
«C’est le prix maximal pour lequel sera approuvé un couple avec ces revenus, et qui n’a pas de dettes ni d’autres engagements financiers, comme des paiements pour une voiture par exemple», explique un représentant hypothécaire chez Desjardins, Arnaud Guillaumont, en rappelant toutefois que la plupart des ménages ont au moins de petites obligations financières.
À notre demande, M. Guillaumont a élaboré différents scénarios possibles d’achat de maison pour une famille dont les revenus correspondent au revenu familial médian au Québec, qui est de 108 600$ (avant impôt et après transferts gouvernementaux), selon les plus récentes données disponibles.
Ben Pelosse / JdeM
Dans une «situation idéale», cette famille type pourra se permettre d’acheter une propriété d’une valeur de 500 000$, avec une mise de fonds de 20%. En amortissant le prêt de 400 000$ sur 25 ans, Desjardins calcule que cette famille déboursera alors 2200,57$ par mois, avec un taux hypothécaire fixe de 4,44%.
Scénario 1 : Famille sans dettes ni engagements, mise de fonds conventionnelle
- Projet maximal : 500 000$
- Mise de fonds (20%) : 100 000$
- Mensualité (amortissement sur 25 ans) : 2200,57 $ par mois
- Taux hypothécaire (fixe, sur 5 ans) : 4,44%
Si toutefois cette famille n’a pas 100 000$ de côté et qu’elle se contente de la mise de fonds minimum (5%), elle ne pourra être approuvée que pour une propriété de 475 000$, et il lui faudra donc avoir des économies de 23 500$ en partant.
Scénario 2 : Famille sans dettes ni engagements, mise de fonds minimale
- Achat maximal : 475 000$
- Mise de fonds (5%) : 23 750$
- Mensualité (amortissement sur 25 ans) : 2535,18 $
- Taux hypothécaire (fixe sur 5 ans)5 : 4,24%
«Mais dans la vraie vie, les gens ont souvent des petites dettes ou d’autres engagements financiers», observe M. Guillaumont, qui a réalisé d’autres calculs en se basant sur une situation que les courtiers hypothécaires rencontrent couramment.
Ainsi, un ménage qui a les mêmes revenus, mais qui dépense 450$ par mois pour une voiture et qui a une carte de crédit ne pourra pas acheter une maison de plus de 450 000$, que ce soit avec une mise de fonds conventionnelle de 20%, ou avec la mise de fonds minimale de 5%, selon les calculs de Desjardins.
Scénario 3 : Famille avec des paiements de 450$ par mois pour la voiture et un crédit de 1500$ par mois, mise de fonds conventionnelle
- Achat maximal : 450 000$
- Mise de fonds (20%) : 90 000$
- Mensualité (amortissement sur 25 ans) : 1980,52$
- Taux hypothécaire (fixe, sur 5 ans) : 4,44 %
Les paiements hypothécaires mensuels se situeront alors dans une fourchette allant de 1800 à 2400 $.
Scénario 4 : Famille avec des paiements de 450$ par mois pour la voiture et un crédit de 1500$ par mois, mise de fonds minimale
- Achat maximal : 450 000$
- Mise de fonds (5%) : 22 500$ (5%)
- Mensualité (amortissement sur 25 ans) : 2396,89 $
- Taux hypothécaire (fixe, sur 5 ans) : 4,24%
Revenu des ménages médian avant impôt après transfert
- RMR Québec : 121 500$
- RMR Montréal : 114 000$
- Ensemble du Québec : 108 600$
* Le revenu médian correspond au montant qui divise la population en deux groupes, la moitié ayant un revenu plus élevé, et l’autre moitié ayant un revenu plus bas. On utilise cet indicateur plutôt que le revenu moyen, qui risque d’être trop influencé par les revenus les plus hauts.