Achat d’une maison abordable en ville: tout est possible à condition de revoir ses besoins

Reste-t-il des endroits encore abordables pour les ménages au Québec? Quel prix de maisons une famille québécoise peut se permettre de magasiner? Le Journal a analysé les données de notre application de transactions immobilières, enrichies des informations du dernier Recensement, pour annoncer une bonne nouvelle: il y a encore de nombreuses propriétés accessibles pour la grande majorité des ménages au Québec. Consultez les articles de notre dossier des maisons abordables au Québec pour découvrir dans quelle ville pourrait se trouver votre prochaine propriété.
Vivre en milieu urbain entraîne souvent des coûts d’acquisition plus élevés qu’en banlieue. Cependant, si on revoit ses besoins, le rêve d’habiter en ville reste réalisable.
Cette grande règle voulant que plus on s’éloigne du centre-ville, plus l’acquisition d’une maison unifamiliale reste réalisable à un prix plus abordable, est toujours vraie, selon Chantal Routhier, directrice adjointe à l’analyse et à la gestion des données à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Chantal Routhier, directrice adjointe, Analyse et gestion des données au Service de l’analyse de marché de l’APCIQ.
Photo fournie par l’APCIQ
Selon ses données, l’APCIQ établit à 450 000$ le prix médian des maisons unifamiliales vendues au Québec, de janvier à novembre 2024, pour la province. Par contre, certains facteurs viennent influencer le prix médian comme la valeur des propriétés vendues dans la RMR de Montréal, où le prix médian s’élève à 577 000$. Le prix médian dans la RMR de Québec est 15% inférieur par rapport à la province, selon l’organisme qui regroupe plus de 15 000 courtiers immobiliers et agences immobilières.
Ces chiffres illustrent l’écart important des prix selon les régions, souligne Mme Routhier, qui insiste sur l’importance d’adapter ses priorités pour accéder à la propriété sans trop nécessairement s’éloigner des grands centres, si tel est le désir des futurs acheteurs.
«Il y a également d’autres alternatives, si on est prêt à revoir l’ensemble de nos besoins», dit-elle.
«Est-ce qu’on est prêt à faire des compromis? Est-ce qu’on a vraiment besoin de trois chambres? Est-ce qu’on a besoin du garage? D’un aussi grand terrain? Est-ce que j’ai besoin de deux salles de bains?»
Toutes ces questions sont bonnes pour alimenter la réflexion et mieux définir ses besoins. Dans certains cas, la remise en question du type de propriété recherché peut s’avérer nécessaire.
«On peut se dire: “Je voulais acheter une maison unifamiliale”, mais peut-être qu’une copropriété ou un plex pourrait aussi bien faire l’affaire, si je ne suis pas prête à m’éloigner davantage.»
«Dans bien des cas, on est obligé de revoir à la baisse nos attentes de ce qu’on voulait comme propriété, de peut-être changer de type de propriété ou de s’éloigner de l’endroit où on voulait être. C’est souvent un mix des trois. Avec le temps, on ajoute les compromis que l’on doit faire avec un marché aussi serré», a ajouté Mme Routhier en terminant.