1000 jours de combat en Ukraine: sommes-nous plus près de la 3e Guerre mondiale ou d’une paix?

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La guerre en Ukraine se trouve toujours dans l’impasse, et ce, même après 1000 jours de combat: les deux belligérants doivent absolument gagner, mais ont aussi beaucoup à perdre en poursuivant le conflit, fait remarquer un ancien ambassadeur canadien. 

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«Poutine a besoin d’une victoire. Zelensky a besoin de sauver la face», évoque Ferry de Kerckhove en entrevue sur les ondes de LCN.



Capture d’écran TVA NOUVELLES

L’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche le 20 janvier prochain, qui a clamé à maintes reprises qu’il mettrait fin au conflit en l’espace de 24 heures, impose aussi une date limite au président Joe Biden pour offrir de l’aide américaine à Volodymyr Zelensky.

C’est ce qui expliquerait pourquoi M. Biden aurait autorisé les Ukrainiens à utiliser les missiles américains en profondeur dans le territoire russe, une décision à laquelle le président de 81 ans avait été réfractaire depuis le début du conflit.

«On fait très tardivement un effort pour renforcer la capacité de Zelensky, chose qu’on aurait dû faire depuis le début, que je dis depuis mille jours, mentionne M. de Kerckhove. Je dis qu’il aurait fallu donner le maximum dès le début. On ne l’a pas fait. Et maintenant, avec Trump, c’est certain que les Européens vont devoir se relever et s’unir pour fournir les armes à Zelensky en substitution de Trump.»

Et c’est en effet ce que croit l’ancien ambassadeur: une poursuite du conflit lorsque l’administration Trump sera au pouvoir à Washington, mais sous la tutelle des Européens.

«C’est certain que Trump ne pourra pas réaliser une sortie de crise en 24 heures, mais la négociation, elle va certainement avoir lieu parce que de plus en plus de gens en parlent», soulève néanmoins l’expert des relations internationales.



Le chef d’état-major des Forces armées des Philippines, le général Romeo Brawner (à gauche), discute avec des soldats américains devant un système d’artillerie à haute mobilité (HIMARS) exposé lors de l’Exposition asiatique de la défense et de la sécurité (ADAS) à Manille, le 25 septembre 2024.


Photo AFP

Mais les dernières tentatives de Joe Biden pour aider l’Ukraine ont également éveillé les menaces russes qui n’ont pas hésité à évoquer l’utilisation de l’arme nucléaire, qui pourrait, dans un scénario catastrophique, mener vers une Troisième Guerre mondiale. Une stratégie que s’explique mal M. de Kerckhove.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, «il y a eu des déclarations sur la guerre nucléaire à plusieurs reprises, y compris par [le vice-président du Conseil de sécurité de Russie, Dmitri] Medvedev, rappelle-t-il. Cela dit, est-ce que c’est parce qu’il a tellement peur de la réaction de l’Occident?»

«Est-ce qu’il est en train d’essayer de faire peur littéralement au successeur de Biden, qui de toute façon n’a absolument pas […] envie de continuer cette guerre?» se demande-t-il.



Sur cette photo officielle diffusée par l’agence d’État russe Sputnik, Dmitri Medvedev, ancien président de la Russie et actuellement vice-président du Conseil de sécurité du pays, assiste à un concert et à un rassemblement des membres et des partisans du parti politique Russie Unie à Volgograd, le 12 mars 2024.


Photo AFP

L’avenue de la négociation

D’après le spécialiste en géopolitique, la situation des deux parties est critique et de mettre fin au conflit pourrait leur être profitable, mais sommes-nous sur le point d’un accord entre la Russie et l’Ukraine?

«Je suis sceptique», répond M. de Kerckhove. D’un côté, Volodymyr Zelensky est «en perte de vitesse»; de l’autre, l’armée de Vladimir Poutine a subi de nombreuses pertes.

«On parle effectivement déjà d’un partage de ce qui est davantage russe à l’est de l’Ukraine. On sent qu’à plus ou moins moyen terme, il va y avoir une espèce d’accrochage de ce type où on dira: “Écoutez, il faut reconnaître que l’est de l’Ukraine, elle est très russifiée”, mais le dire, c’est déjà trahir Zelensky», constate-t-il.

Puis, du côté de Vladimir Poutine, l’enjeu est aussi très grand.

«Tout recul risquerait quand même de le mettre mal en point, même s’il a un contrôle total sur sa population», soulève-t-il.

«C’est qu’au fond, sur le plan militaire à l’heure actuelle, c’est certain que la Russie est une puissance nucléaire. Mais d’une façon générale, au niveau des combattants, de la disponibilité, il a perdu tellement d’hommes et de femmes que je ne crois pas qu’il soit dans une très, très bonne position sur le plan militaire», ajoute-t-il.

Concernant l’OTAN, le président russe a mentionné à plusieurs reprises que tenir l’alliance loin de ses frontières était une question de sécurité nationale. Toutefois, si l’Ukraine s’engage à ne pas entrer dans l’OTAN, est-ce que ça suffira à calmer les craintes de Vladimir Poutine? L’invité en doute.

«Je sais que tout récemment, je lisais une déclaration de Poutine rapportée par un des spécialistes et chercheurs russes qui disait que Poutine en veut de plus en plus, avec la plus grande violence et la plus grande brutalité, ce qui est tout à fait dans son caractère», souligne-t-il.



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